Après la Cordillera Blanca, Caraz et son jardin d’Eden chez Erick, nous revoici partis, après quelques pleurs des enfants qui « voulaient rester ici pendant un an » (!!). En plus, nous avons démarré notre nouveau trajet le soir, ce qui fait qu’elles étaient fatiguées : départ du bus à 21h50 pour 8h de bus ! Une nuit en bus, ce n’est jamais chouette – on l’avait déjà fait pour le de trajet de Lima vers Huaraz.

Cette fois, cependant, c’était bien parti : on avait un bus de niveau « presidencial » : trois sièges seulement par rangée (au lieu de quatre) et inclinables à 160°. Malheureusement, il y faisait beaucoup plus froid que dans le précédent ; nous avons tous passé une mauvaise nuit à grelotter. Arrivés à 06h du matin à Lima, nous avons directement enchaîné vers un autre terminal de bus pour le trajet suivant : Lima vers Paracas ! Heureusement, on avait trouvé un pot de Nutella et le petit déjeuner fût donc très apprécié. Et on en a bien eu besoin, car le trajet de 3h30 s’est allongé d’1h30 (pour un total de 5h !) à cause d’embouteillages. Mais nous sommes finalement arrivés !

…pour apprendre que notre logement (une sorte de mini-appartement) avait été « double-booké » et que nous devions, pour une nuit sur les quatre prévues, déménager dans un autre logement. Avec trois enfants, nous avons refusé : les déménagements, on en fait assez ! Nous avons donc trouvé ailleurs une super auberge de jeunesse, avec patio, terrasse et moins chère 🙂

Bref, tout va bien !

Et Paracas, on peut dire que ça change ! Après les petits villages de montagnes pleins de péruviens du cru, on se retrouve dans une station balnéaire, plein de surfeurs (enfin, genre surfeur parce qu’en fait, il n’y a pas de vagues…) : plage, soleil, tongs, cabanes le long de la plage pour manger (arroz con mariscos, ceviche, …). Bref, un autre monde. Mais ce qui nous frappe le plus, c’est qu’ici, on voit aussi, pour la première fois, des touristes étrangers. Dans notre auberge de jeunesse, il y a tous les drapeaux du monde, et nous avons entendu parler allemand, français, anglais et hébreu. Alors que jusqu’à présent, nous étions les seuls étrangers ! On a donc pu causer anglais, ça faisait longtemps. Et nous partageons la même surprise de voir que, non, les bouteilles en verre se jettent dans la poubelle normale. Le tri des déchets n’est malheureusement qu’un réflexe occidental…

Mais qu’y a-t-il à voir à Paracas ? Parce que c’est bien beau de parler du trajet, mais qu’est-ce qu’on y voit, dans cette ville ? Et bien nous y sommes venus car, au large de Paracas, il y a ce qui s’appelle « les Galapagos du pauvre » (ça tombe bien pour notre budget) : les Islas Ballestas. C’est là qu’on a pu observer des otaries à fourrure, des fous variés, des cormorans (les meilleurs producteurs de guano, paraît-il), des manchots de Humboldt (et pas des pingouins ! – ils ressemblent très fort aux manchots du Cap, Emmanuel 🙂 ) et nous avons même vu nos premiers flamants roses et nos premiers pélicans thage. Le tout dans une odeur de guano assez forte, même depuis le bateau ! Vu le nombre d’oiseaux, les îles sont d’ailleurs connues pour être une énorme source de guano : tous les huit ans, le gouvernement autorise la récolte de ce guano. Sur le chemin des îles, on a pu aussi observer le candélabre de Paracas, dont les origines sont peu claires : signe pirate, signe pour les extraterrestres ? On ne sait même pas de quand il date…

La visite des îles fût suivie par une visite de la réserve nationale de Paracas (une péninsule). On ne savait pas trop à quoi s’attendre, puisque depuis Lima, nous n’avons pas vu autre chose que du désert. Et bien ça s’est confirmé : la péninsule de Paracas, c’est un désert ! Notre premier vrai désert (beaucoup de grandes premières, hein ?).

Et ce désert, c’est un beau désert ! Sous un ballet incessant de sternes, de fous et d’urubus à tête rouge, nous avons découvert la playa roja, qui est rouge (enfin, brune à cette heure de la journée) à cause des roches volcaniques érodées par l’océan. Nous avons pu aussi manger sur une plage à l’eau glacée, car, comme à Lima, la région est soumise aux eaux froides du courant du Humboldt. C’est lui qui amène plein de plancton et de poissons et qui rend donc la vie marine si florissante : manchots, pélicans, otaries et fous font bombance grâce ce courant.

Et pour couronner le tout, aujourd’hui, on a échangé les mangues et les bananes quotidiennes du goûter pour un bon milkshake !

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