Sujet étonnant, n’est-ce pas ? Le sommeil, c’est toute une histoire ici. Pour nous en tout cas.

D’abord j’aimerais préciser qu’en Belgique, Nico et moi ne sommes pas doués, ni l’un ni l’autre, pour être à l’écoute de notre propre besoin de sommeil. On traîne souvent encore à papoter ou à faire 1001 choses alors que nos yeux piquent et que nos paupières se ferment. C’est d’autant plus embêtant que nous avons tous les deux besoin de pas mal d’heures de sommeil pour nous sentir en forme.

Je m’étais dit, avant de partir, que je n’avais pas envie de perpétuer cette mauvaise habitude ici. Que j’avais envie d’apprendre à aller dormir plus tôt et à me lever tôt sans être fatiguée. Je suis plutôt du matin. J’aime me lever tôt et avoir l’impression de prendre de l’avance sur les autres. Pour autant que j’aie suffisamment dormi la nuit. Eh bien, c’est en bonne voie. Mais c’est plus nuancé que ça.

Nous avons accumulé, les dernières semaines avant le départ, beaucoup de fatigue. Pour Nico, je dirais même qu’il a accumulé de la fatigue sur les derniers mois. Voire les dernières années. Ajouté à ça le décalage horaire, on n’était pas très alertes la première semaine à Lima. D’autant plus que dormir n’est pas une évidence dans la capitale : on se faisait réveiller dès 5h du matin par les klaxons en rue.

Pas grave, avons-nous pensé, on allait pouvoir dormir un peu plus longtemps à Huaraz, la semaine d’après. Sauf qu’à Huaraz, on a eu comme voisin de notre hôtel… Un coq déréglé complètement loco qui chantait dès 1h du matin. Parfois il nous faisait le cadeau d’attendre 3h du matin. Mais pas grave hein, on se rendormait entre chaque série de cocoricos. Vers 6h du matin, c’étaient les chiens de la ville et les klaxons qui s’y joignaient. On s’habitue à tout, pas de soucis.

À Chavín de Huantar, où les soirées sont plutôt calmes, on s’est demandés en riant le premier soir qui ou quoi pourrait bien nous réveiller ici. On n’aurait jamais pu deviner : ce fut le camion poubelle, musique à fond, à 6h15 du matin. Inimaginable en Belgique. Heureusement, c’était une musique bien joyeuse. Les jours suivants, il y avait toujours bien un chien, des gens très matinaux et bruyants ou quelques klaxons.

Pas plus tard qu’hier matin, à la Backpackers House ici à Paracas, on a eu droit à un autre réveil pour le moins original. À 6h20 du matin, on a entendu des voix d’une femme et deux hommes qui parlaient fort dans le couloir et des bruits de pas très très bruyants. Ma première idée, dans un demi sommeil, était que la femme portait des semelles compensées en bois. Mmmouais. Je me suis réveillée un peu plus et je me suis dit que ça n’avait pas de sens. Ce devait plutôt être les hommes qui portaient des chaussures de foot à crampons. Plus tard dans la journée, quand ils sont rentrés, c’est Margaux qui nous a dit : « C’était eux qui faisaient le bruit ce matin avec leurs chaussures ! » Des cyclistes avec des chaussures à clipser !!! (clin d’œil à Yves, Ludo et Ben)

Petit à petit, d’un lieu à l’autre, nous avons compris que les péruviens sont des gens très (très) matinaux. La grasse matinée, ils ne connaissent pas. Dans les hostals, lodges et auberges de jeunesse qui proposent un petit déjeuner, celui-ci est servi entre 7h et 8h30. Pas plus tard. Donc on met notre réveil, car pour peu qu’on ait prévu une excursion le matin, on doit souvent être listos à 9h : pique-nique, brossage de dents, coiffage de cheveux, entartinage de crème solaire et sacs à dos x 5. Enfin, pas pour les cheveux parce pour Nico, c’est fait en moins de 15 millisecondes.

Donc en fait, ici au Pérou, c’est génial pour nous, pour apprendre à changer de rythme : pas de grasse matinée jusque 9h (oui, avec trois enfants, 9h, c’est vachement une grasse matinée). DONC, si on ne veut pas être complètement nazes, dodo tôt !!! Debout tôt. C’est ce qu’on voulait. Merci los Peruanos pour le coup de pouce involontaire !

Encore une chose : dodo tôt, ce n’est pas tous les jours, quand même. Les jours où on écrit un article, et surtout quand c’est un article avec photos, on est au lit plutôt très tard. Ça prend beaucoup de temps. Mais on aime le faire.

Les jours où on prépare la suite du voyage aussi, ça nous arrive d’aller dormir tard. Regarder dans le guide Lonely Planet où on a envie d’aller, combien de temps ça prend en bus, chercher sur Internet quelle compagnie de bus y va, réserver les billets (quand ça veut bien fonctionner), chercher un logement dans le Lonely Planet, sur Booking, AirBnB, dans le guide ViaTao… Contacter les propriétaires, voir ce qu’il y a à faire dans la région etc etc. C’est passionnant, excitant, mais ça prend du temps.

Autre rythme, autre vie. On apprend tous les jours, parfois à la dure. Mais on apprend. On grandit. Merci la Vie ! Et merci à nous-mêmes d’être partis 😉

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