Choquequirao, c’est une expérience. Pour nous tous, cela restera un exploit sportif, des dépassements de peurs, et des découvertes. Bref, un trek incroyable qui fait désormais partie des annales de notre famille. Le genre d’événement fondateur dont on se souviendra longtemps.

Beaucoup de monde nous en avait parlé de ce fameux site inca, reconnu comme la petite sœur du Machu Picchu, accessible seulement à pied car aucune route n’y mène. Ça fait rêver… On en parle dans les guides comme étant un trek difficile mais inoubliable. Plusieurs personnes nous l’avaient conseillé. La dame de notre logement à Paracas nous avait aussi parlé d’un certain village, Capuliyoc, « qui n’est même pas un village, juste deux-trois maisons avec des cabanes à louer ». Suivant ce conseil, un petit tour sur internet pour voir ces cabanes nous avait vraiment séduits. Seule la difficulté annoncée nous faisait encore hésiter. Mais les contacts reçus (merci Céline !) d’un muletier et de sa femme qui ont l’habitude d’emmener des familles faire ce trek (y compris avec jeunes enfants), ont fini de nous convaincre. Allons-y pour ce trek !

L’arrivée à Capuliyoc

En partant donc d’Andahuaylas, nous avons passé une nuit à Abancay pour se rapprocher de Cachora et surtout de Capuliyoc, le point de départ. Et la route pour y arriver est déjà magnifique. Cachora est un chouette petit village, très pittoresque. Non, pas pittoresque ; très vrai. De là part une route de montagne (30 min en voiture, 2h à pied) qui mène à ce fameux Capuliyoc. Et nous n’avons pas été déçus. Je vous laisse découvrir quelques impressions dans l’article de Steph, mais, en bref, c’est époustouflant ! Sept petites cabanes, chacune contenant deux ou trois lits, sont déposées là, sur une avancée rocheuse, au bord de la falaise. Nous sommes à 2950m d’altitude, avec une vue fabuleuse sur les sommets tout autour et, 1500m plus bas, dans une vallée très encaissée, le Rio Apurimac, la rivière source de l’Amazone. Oui, le plus long fleuve du monde commence ici.

Nous sommes restés deux nuits dans ces cabañas, parce qu’on voulait profiter de ces paysages avant de commencer le trek. Et nous avons bien fait : la montagne nous a fait cadeau d’une magnifique météo et nous nous sommes faits gâter par les propriétaires des lieux, qui, en plus de gérer un endroit magnifique, font superbement à manger. C’est à Capuliyoc, au fin fond de la montagne, que nous avons eu le meilleur pollo saltado (poulet sauté) et le meilleur chocolat chaud. Si vous êtes intéressés, c’est ici.

Et puis, il y a eu des rencontres aussi. Le premier soir, un couple d’américaines qui faisaient « leur dernier grand voyage » avant d’avoir un enfant – elles étaient toutes contentes de voir qu’on pouvait encore faire des voyages avec des enfants ! Et le deuxième soir, une surprise de taille : Erick, le propriétaire d’Apu Eco Lodge et son amie Liana revenaient du trek qu’on allait commencer.

Départ du trek

Le matin de la deuxième nuit à Capuliyoc, nous avons fait connaissance avec Romulo, notre muletier, et son fils de 10 ans, Jhoel, qui allaient nous accompagner pour ce trek de cinq jours. Cinq jours, c’est la durée recommandée pour un trek en famille : deux jours pour y aller, un jour pour découvrir Choquequirao et deux jours pour revenir. C’est drôle, parce qu’à 300m des cabanes il y a un mirador, d’où on peut apercevoir l’ensemble du trek et sa destination finale, Choquequirao. Toutes les étapes sont là, sous nos yeux. Faut-il vraiment 3 jours pour arriver là-bas ? Ça ne semble pas si loin. Mais… nous sommes en montagne.

Point de vue organisation, nous partons avec 6 mules : deux mules pour les bagages et l’eau (35 litres, quand même), trois mules pour nos enfants et une mule pour Jhoel. Parce que, du haut de ses 10 ans, Jhoel fait le trek très régulièrement avec son papa, mais en fait, il ne marche pas pour les montées : il monte sur une mule. Pour rappel, une mule (ou un mulet), c’est un croisement entre un âne et une jument, combinant donc avantageusement la force du cheval et la solidité de l’âne. Bref, c’est une machine de guerre pour marcher dans la montagne. Et nous verrons que c’est bien vrai.

JOUR 1 : de Capuliyoc à Santa Rosa

  • Altitude max (départ) : 2950m
  • Altitude minimale (le rio Apurimac) : 1460m (soit 1500m plus bas que le départ)
  • Altitude finale (Santa Rosa) : 2060m (soit 600m plus haut que le rio)
  • D’après ma montre Garmin, cela fait un dénivelé positif total de 1794m et négatif de 2586m… (vous prenez les chiffres des organisateurs ou de la police, selon ce que vous préférez)
  • Durée de 4h30 sans les pauses

Nous sommes partis, Steph, Éline et moi, à pied, alors que Lucie et Margaux montaient sur les mules, guidées par Romulo et Jhoel. Il n’a pas fallu un quart d’heure pour qu’elles nous distancient. Nous les avons rattrapés une grosse heure plus tard lors de leur pause au mirador de cocamasana. Là, surmontant ses peurs, Éline est montée sur sa mule et nous sommes repartis de plus belle. À un rythme rapide mais encore possible à pied pour Steph et moi, nous avons terminé, suants (surtout moi), les 1500m de descente vers le Rio Apurimac. En faisant une pause à Chiquisca pour le repas de midi.

Au rio, j’en profité pour faire pipi dans l’Apurimac, un moment symbolique fort : comme je l’ai dit plus haut, l’Apurimac est une des deux sources de l’Amazone, le plus long fleuve du monde (on voit bien sur cette carte : nous étions sur l’Apurimac près de Cusco). On s’amuse comme on peut, mais moi ça me fait plaisir de savoir qu’une partie de moi va faire une trajet de près de 6500km avant de rejoindre l’Atlantique !

Mais après cela, ce fût autre chose. Parce qu’une fois qu’on est au point le plus bas, et bien… il faut remonter. C’est là que nous avons vu la puissance des mules : on a bien essayé de les suivre 5 minutes, mais c’était peine perdue : elles, elles courent en montée. Après les 1500m de descente, les 600m de montée en plein soleil de l’après-midi furent vraiment une épreuve. On s’est plusieurs fois demandé si on pourrait continuer jusqu’à Choquequirao. À nouveau, je vous laisse découvrir les détails de nos impressions dans l’article de Steph : on s’est dit qu’on était trop vieux pour ces conneries…

Et l’arrivée fût aussi épique, car les filles, arrivées tranquillement en mules, nous ont attendues, inquiètes pendant une heure, entourées de gens qui ne parlaient qu’espagnol (sauf un touriste français – merci Fabrice – qui essayait en vain de les consoler).

Autant vous dire qu’on a savouré le repos à Santa Rosa, tout petit camping de trois tentes (dont deux pour nous), tenu par une dame qui vivait là, dormant dans son magasin de boissons avec son bébé et faisant à manger pour les touristes dans sa grotte à flanc de rocher. Le plaisir d’une douche froide, d’un pollo saltado chaud, et d’une tente ouverte vers le ciel (il faisait vraiment chaud, à « seulement » 2000m d’altitude) nous a réconfortés, au point que le lendemain, on s’est dit qu’on continuait quand même.

JOUR 2 : de Santa Rosa à Marampata

  • Altitude minimale (départ de Santa Rosa) : 2060m
  • Altitude maximale (arrivée à Marampata) : 2960m (soit 900m plus haut)
  • Dénivelé positif total de 1016m
  • Durée de 2h10 sans pause

Le deuxième jour, on s’est mieux préparés pour affronter le dénivelé de près de 1000m. Déjà, on a abandonné l’idée de suivre les mules et on a décidé d’aller à notre rythme. En plus, on a attaqué la montée le matin, plutôt que l’après-midi. Et on avait le moral gonflé à bloc. C’est ainsi que quand on nous annonçait un bon 3h ou 4h de marche, nous l’avons fait en 2h30 ! Ça fait du bien au moral, quand la veille, on avait l’impression d’être les pires sportifs de la région.

Nous sommes donc arrivés à Marampata avant midi, presque frais et dispos (transpirant quand même) pour un bon repas chez le beau-frère de Romulo. S’en est suivie une après-midi de repos, car le lendemain, il s’agissait d’aller découvrir ce fameux site de Choquequirao. Et donc nous avons passé l’après-midi à nous reposer, à prendre des douches froides et laver le linge. Nous avons ensuite dormi pour la première fois dans une maison en terre. Et nous nous sommes fait réveiller par une odeur de pancake qui venait de la cuisine juste en-dessous… (cuisine sur feu de bois, juste en-dessous de notre plancher en bois… les normes incendies ne sont pas les mêmes que chez nous 😉 )

JOUR 3 : Découverte de Choquequirao

  • Altitude de départ (Marampata) : 2960m
  • Altitude minimale : 2800m
  • Altitude maximale (Choquequirao) : 3030m
  • Dénivelé positif total : 1400m (pareil pour le négatif, puisque c’était un aller-retour)

Enfin, on va le voir, ce fameux site inca reculé au fin fond de la montagne ! C’est aujourd’hui ! Mais il y a quelques petits changements dans l’organisation : les mules ne peuvent pas aller à Choquequirao et nous devons donc aller sans elles. Les filles vont donc marcher. De plus, Romulo nous abandonne pour la journée, car il y a eu un éboulement sur le chemin et, avec des ouvriers du village et du site (Choquequirao n’a été fouillé qu’à 25% environ, donc il y a encore beaucoup de gens au travail), il va travailler à reconstruire le chemin. Nous partons donc à pied, avec Jhoel, 10 ans, comme guide.

À 200m du gîte, derrière un coin, nous voyons déjà Choquequirao et Éline nous dit : « Ah ben ça va, ce n’est pas trop loin ! » (rappel : on le voyait déjà depuis Capuliyoc, deux jours avant). Et nous commençons à marcher. Romulo, qui nous accompagnait jusqu’à l’éboulement, a joué la mule et a pris Margaux sur ses épaules pour qu’on avance plus vite. Mais ce ne fût que sur 500m environ, après quoi nous étions tous à pied. Et nous arrivâmes assez vite à un portail annonçant « Choquequirao ». Mais c’était juste une annonce. Il nous faudra 5km (en montagne) et 3h pour enfin arriver. Ce fût dur et laborieux, de motiver les enfants à avancer dans ces montées, ces descentes et ces cailloux. Parce que oui, je ne vous l’ai pas dit, mais les chemins vers Choquequirao, depuis le premier jour, ne sont pas des chemins. Ce sont des amoncellements de poussière et de cailloux qui roulent sous les pieds. Mais finalement, à force d’encouragements (« c’est dans 500m ! »), tout le monde est parvenu à l’objectif. Nos trois filles sont capables physiquement de faire cette randonnée, mais nous avons une mention spéciale pour Margaux qui, du haut de ses quatre ans (et demi !) l’a faite de bonne humeur, et en arrivant première avec moi.

Une fois à Choquequirao, l’ambiance a évidemment changé : premiers touristes arrivés (malgré nos 3h de marche), nous avons pu profiter pour découvrir à l’aise l’ensemble des ruines. Sans se fatiguer. Et nous n’avons pas imposé aux enfants de nous suivre dans tout le site : après le pique-nique, un cache-cache dans les réserves à nourriture des incas, quelques vidéos rigolotes et l’initiation de Jhoel aux jeux belges (« madame la lune », « 1, 2, 3 soleil », …), nous les avons laissés à quatre pendant que Steph et moi allions découvrir le reste.

En particulier, un endroit nous fascinait : le mur des lamas. Figurez-vous que les incas qui vivaient à Choquequirao ont, comme partout au Pérou, créé des terrasses dans la montagne : un mur, un plat, un mur, un plat. Mais ici, les terrasses ont une saveur particulière car elles sont décorées de lamas et en plus, ces terrasses n’ont été découvertes qu’en 2002 ! Mais le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elles sont abruptes, ces terrasses ! Voyez les photos. Ils sont fous ces incas ! Pourquoi font-ils des terrasses pour cultiver sur des pentes aussi raides !?

Pour y aller, à ce « mur des lamas », il faut faire une sacrée descente, suivie, forcément, d’une grande remontée. On nous annonçait qu’il fallait au moins 1h30 pour y aller et revenir. Avec l’heure qui passe, la conscience qu’il faudra encore rentrer et les enfants qui sont fatigués… nous avons hésité, mais on y est allés quand même ! Et nous ne l’avons pas regretté. À nouveau, ce sera un moment fort qui restera et qui nous a rapprochés, Steph et moi. Entre autres parce que nous avons fait une partie de la remontée non pas sur le chemin mais via les escaliers des terrasses et, honnêtement, ça fait peur. Une marche de ratée et on peut terminer 1500m plus bas. Rassurez-vous, on faisait très attention, d’autant plus que Steph avait très peur. La preuve, on est toujours là. Mais le frisson restera 😉

Et comme nous avons été rapides, on a encore été sur le mirador du lieu, une butte où les incas procédaient (probablement) à des sacrifices. C’est de là qu’on fait les photos classiques du site. Et à nouveau, une vue époustouflante sur la vallée de l’Apurimac en contrebas.

Pour le retour, dieu merci, Romulo s’était arrangé avec les gardes du site pour venir nous chercher avec deux mules. Heureusement, car nous n’aurions pas pu traîner les deux plus petites sur 5km. Seule Éline, faute de mule, a quand même fait le trajet retour à pied, avec nous. Chapeau bas.

Le soir, autour du bon repas (après les douches froides et les lessives), nous avons eu le plaisir d’entendre Romulo nous raconter la version locale de l’histoire de la découverte de Choquequirao. Ce ne serait pas Hiram Bingham (mais ça, Wikipedia le dit aussi), mais un trio de frères de la région qui cherchaient à s’installer dans le coin, qui auraient découvert des restes de canaux d’irrigation, qui les auraient menés au site. Aujourd’hui, la majorité des gens qui habitent Marampata descendraient, peu ou prou, de ces frères.

JOUR 4 : de Marampata à Chiquisca

Après cette découverte, il est déjà temps de rentrer. Le quatrième jour ressemblera très fort au premier jour, mais en sens inverse. On descend longtemps (1500m de dénivelé) avec un arrêt à Santa Rosa, cette fois pour manger et pas dormir. On traverse le rio Apurimac. Puis… on monte !

Mais cette fois, on a essayé d’aménager l’organisation pour rassurer les enfants et ne pas trop laisser se creuser l’écart entre les « for-mules-1 » et les parents « sportifs normaux ». Surtout que les mules accélèrent dans ce sens-ci car elles savent qu’elles retournent à la maison ! Steph et moi partons donc à l’avance ; la caravane de mules nous rattrape et nous dépasse ; puis elle nous attend à un endroit défini ensemble pour une pause méritée. Ainsi, on garde le contact avec les enfants, mais chacun respecte son rythme. Et après trois jours de marche en montagne, force est de constater que nous avons pris le pas et qu’on se débrouille bien. Romulo nous dit même qu’on marche vite, voire très vite. Et ça, ça fait du bien à l’égo, après la claque qu’on s’est prise le premier jour. En fait, on n’est peut-être pas trop vieux pour ces conneries 🙂

À l’arrivée, on commence à être rodés : repos, douche froide, lessive et repas. Cette fois, malgré l’effort de jour, on a même joué au foot avec Jhoel ou à « petit poisson rouge peut-on traverser la mer rouge ? ».

Mais on apprend bien vite que le lendemain, dernier jour, il faut se lever à 05h30 pour commencer tôt et éviter le soleil. Ça tombe bien, pour rappel, il fait noir à 18h ici. Donc, on va dormir tôt ! Personnellement, j’ai assez mal dormi car le toit en tôle ondulée faisait pas mal de bruit avec la pluie (il ne pleut que la nuit). Et comme il y avait un trou entre le toit et le mur, j’avais peur que quelque chose tombe sur la tête de Margaux qui dormait en-dessous. En plus, il y avait une grosse bête (miaulement, feulement, cris, …) qui passait sur le toit et je me suis longtemps demandé ce que c’était. Et je ne sais toujours pas. Mais bon, ces insomnies m’ont permis d’imaginer et planifier en détails quelques propositions de vacances pour l’année prochaine (on pense vraiment à n’importe quoi, quand on ne dort pas la nuit !).

JOUR 5 : de Chiquisca à Capuliyoc

Petit déjeûner à 06h et départ à 07h pour les parents. 07h30 pour les mules. Avec la même organisation que la veille : nous partons à l’avance ; la caravane nous rattrape et nous dépasse ; puis les mules et les enfants nous attendent plus loin pour une pause.

La pause fût prise au Mirador de Cocamasana (« la pierre plate où on étend la coca », en langue quechua), comme le premier jour. Et Romulo a continué à nous raconter l’histoire du lieu. Cette fois, plus en lien avec Incahuasi (« la maison de l’inca » en langue quechua), le sommet qui se trouvait juste à côté de nous. Il s’agissait de l’histoire d’un tunnel creusé par les incas depuis Incahuasi jusqu’à Choquequirao (c’est-à-dire de l’autre côté du rio Apurimac). Une histoire à laquelle on ne croit pas : un tunnel qui descend le long d’un flanc de montagne sur 1500m de dénivelé, passe en-dessous du rio et remonte le long d’un autre flanc de montagne, aussi sur 1500m de dénivelé… peu crédible. Mais on ne manquera pas de se renseigner !

Enfin, nous sommes arrivés à Capuliyoc. Havre de paix et de calme. Le plaisir de retrouver ces petites cabanes et la bonne cuisine de Lucia, la propriétaire. Grâce à la rencontre de Clémentine et Gilad, deux franco-israéliens rencontrés la veille qui nous ont avancé un peu de cash, nous avons pu rester une nuit de plus à Capuliyoc. Quel plaisir, merci à eux !

Et ici, à « nos » cabañas, nous avons acheté, pour chacun de la famille, un badge de Choquequirao que nous allons coudre sur nos sacs à dos. Comme sur une chemise scoute, ça montrera « on l’a fait ». Et on s’en souviendra !

NB : le titre de cet article provient du t-shirt vendu à Capuliyoc : la ruta de inkas y valientes

PS : nous avons recroisé les américaines, Sheila et Sara, à Cusco. Comme la plupart des péruviens à qui on en parle, elles nous ont confirmé que le trek, en particulier la montée de Santa Rosa, est extrêmement difficile… ouf, l’honneur est sauf.

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