Au bout de ces trois mois au Pérou, on peut quand même dire qu’on le connaît un peu. Et j’avais envie de vous décrire les Péruvien⸱nes. Alors attention, loin de moi l’idée de vous faire une description sociologique ou anthropologique. L’idée est plutôt ici de vous fournir une idée de ce que nous avons vu, ressenti et vécu subjectivement au contact des Péruvien⸱nes. Ce portrait constitue donc notre vision, basée sur nos expériences pendant ces trois petits mois qui ne constituent pas une expérience exhaustive. Nous n’avons pas tout vu, mais voici ce que nous avons retenu.

Note : dans l’esprit de las piratas, cet article est écrit, maladroitement, en écriture inclusive. Les termes « péruvien » et « péruvienne » sont donc parfaitement interchangeables.

La Péruvienne est polie, voire timide.

Oui, les péruvien⸱nes ont généralement une approche calme et polie quand on leur parle. Vous savez, un peu l’inverse d’un parisien au volant. Ils ne parlent pas les premiers, mais si on leur adresse la parole, ils répondent généralement avec un grand sourire et bonne volonté.

Le Péruvien est paternaliste.

Si vous demandez si c’est encore loin, il vous dira non, car il pense que ça vous encouragera. Donner la vraie distance pourrait vous faire peur, il ne le fera donc pas. Le péruvien pense que vous faites mieux de ne pas savoir. C’est pour votre bien. Expériences vécues à Caraz et à Choquequirao.

La Péruvienne ne fume pas.

C’est bien simple, on n’en a pas vu qui fumaient. On a bien vu une fois ou deux (sur trois mois) des paquets de cigarettes en vente, mais c’était toujours à destination des touristes. D’ailleurs, de manière générale, les péruvien⸱nes semblent assez bien en bonne santé. Il n’y a pas ou peu d’obèses, par exemple. Sauf que…

Le Péruvien ne boit pas d’eau.

Étonnant, n’est-ce pas ? Certes, on trouve de l’eau en bouteille (à foison), mais on ne voit jamais les Péruvien⸱nes en boire. Dans les restaurants ou les comedors, il arrive souvent qu’il n’y ait même pas d’eau à la carte. Il y a toujours un refresco, c’est-à-dire de l’eau bouillie avec un goût (orange, citron, maïs, …) mais pas d’eau. Aux petits déjeuners non plus : jus, tisanes ou cafés, mais pas d’eau.

En fait, il s’agit probablement du fait que l’eau du robinet n’est pas potable. Du coup, ils n’en boivent pas. Et quitte à la bouillir pour la boire, autant mettre un goût dedans. Ou prendre des gaseosas, les boissons gazeuses. Parce que ça, il y en a toujours. Le Coca-Cola, bien sûr, mais aussi l’infâme Inca Kola.

La Péruvienne est honnête.

C’est fou, mais on se méfie des marchand⸱es, d’habitude. Je veux dire, même en Belgique. Mais ici, on a appris l’inverse. Dans les mercados centrales, quand on demande des fruits (avocats ou mangues, par exemple), les vendeuses vont se faire un plaisir de vous donner les meilleurs fruits. Alors qu’on est touristes et qu’on ne reviendra probablement pas. Et quand on demande des avocats pour manger demain, alors elles changent les fruits et vous donnent effectivement les fruits qui seront les plus mûrs demain et pas aujourd’hui. Quitte à aller prendre des meilleurs fruits chez la marchande voisine avec qui elles s’arrangeront après.

Le Péruvien parle quechua.

Attention, on dit « quê-chwa » : le « quê– » est une longue syllabe et le « -chua » est une syllabe courte avec les deux voyelles dites rapidement ensemble, comme si c’était « -chwa« . Et en effet, la plupart parlent quechua. C’est une langue qui a été bannie, évitée dans le système scolaire pendant très longtemps, mais qui revient à la mode. Question de respect des cultures. Mais du coup, nous, on faisait notre petit effet quand on sortait les deux phrases qu’on connait en quechua, par exemple « Imatang chutiki ?« , qui veut dire « Comment t’appelles-tu ? »

Et c’est rigolo parce que le quechua, comme le flamand, a énormément de dialectes. Nous avons appris nos phrases à Caraz (avec Érick), mais les personnes d’Ayacucho ou de Cuzco disaient cette phrase différemment. Apparemment (attention, on marche sur des œufs), le quechua le plus pur se parlerait (on est bien au conditionnel) à Ayacuho et sa région. À Caraz, trop loin, il serait déjà déformé et à Cuzco, ou à Puno, il a été fort mélangé avec de l’aymara, la langue de l’empire inca qui est encore parlée plus au Sud (Titicaca, Bolivie)… Nous, on n’en sait rien, mais on est contents de pouvoir dire deux ou trois trucs 😉

La Péruvienne est travailleuse.

Elle se lève tôt (et son mari aussi). Genre 04h ou 05h du matin. Et se couche tôt, genre 20h ou 21h. Comme le soleil, quoi. Et, honnêtement, on s’attendait à voir des hamacs un peu partout, mais rien, nada (on a bien vu deux hamacs, un à Caraz et un à Paracas, mais c’était dans les endroits pour touristes). Les péruvie⸱nes ne se reposent pas en journée. Et elles ne prennent pas de retraite non plus. Les « petits vieilles », quand elles sont trop vieilles, elles tiennent un magasin. Enfin, c’est l’image qu’on en a.

En même temps, quand on voit l’exemple qu’elles ont eu avec les incas, on peut comprendre. Leur empire n’a duré qu’une petite centaine d’années et ils ont construit des trucs de fous : Ollantaytambo, Choquequirao ou le Machu Picchu, sans compter qu’ils ont transformé toutes leurs montagnes en terrasses (avec système d’irrigation et tout) pour l’agriculture. Ils ne devaient pas chômer !

Le Péruvien ne compte pas comme nous.

C’est idiot mais c’est un détail qui se remarque. Quand nous comptons sur les doigts, on commence généralement par le pouce, puis l’index, puis le majeur et ainsi de suite. Le péruvien fait l’inverse : d’abord le petit doigt, puis l’annulaire, puis le majeur et ainsi de suite. Bizarre, hein, ces différences culturelles !?

Et une autre tout aussi étonnante : pour dire à quelqu’un de venir, nous pointons la main en l’air, paume vers nous, et on bouge comme si on voulait gratter le ciel. Les péruviens, eux, c’est la main vers le bas, paume vers soi, comme s’ils voulaient gratter le sol.

Et enfin, quand il va au magasin, il ne va pas acheter, par exemple, huit pancitos (petits pains). Non, il achète pour 2 soles de petits pains, peu importe combien ils coûtent. Et au marché, il prendra pour 6 soles de mangues là où nous demanderions plutôt un kilo de mangues… Pareil à la pompe à essence. Nous demandons en fonction de nos besoins/envies ; le péruvien demande en fonction de ce qu’il a comme argent… parlant, non ?

La Péruvienne aime les mascotas.

Les mascotas, ce sont les animaux de compagnie. Comme vous l’aurez vu dès les premiers articles « insolites » (ici et ici), les chiens sont chouchoutés au point d’être très souvent habillés. Dans les campagnes, non, évidemment, mais on retrouve quand même des chiens errants partout. Et ces chiens reçoivent à manger de tout le monde ! Ça ne les empêche pas, évidemment, de se faire taper dessus quand ils sont dans le chemin d’un humain…

De plus – nous l’avons appris à Llachón – il arrive souvent que les enfants reçoivent une mascota à l’âge de trois ans car on considère que ça fait partie de l’apprentissage d’un⸱e enfant que de grandir avec un animal.

Nous l’avons encore bien vu lors de notre départ du Pérou, à l’aéroport de Lima : un monde fou qui voyage avec chiens ou chats ! Jamais vu un aéroport avec autant d’animaux !

Le Péruvien est ponctuel.

Encore un cliché que nous avions avant d’arriver qui est vite tombé : tout est à l’heure, au Pérou. Les collectivos (bon, eux, c’est facile, ils n’ont généralement pas d’horaire), les bus longue distance, les bus touristiques, les trains, les taxis (quand on en commande un pour le lendemain 06h, il est là à l’heure, voire 10 minutes avant), les petits déjeuners. Seuls les avions sont encore un peu en retard.

Et dois-je vous rappeler le garde du Machu Picchu qui a fermé l’accès à l’Intihuatana à 11h pétantes, devant la file de gens qui attendaient pour y aller ? Encore un bel exemple…

La péruvienne aime les photos (surtout de nous).

Il est arrivé plusieurs fois qu’après avoir discuté avec des péruvien⸱nes, ils nous demandent de prendre une photo avec nous. Pour le souvenir. Ou parce qu’elles sont contentes d’avoir rencontré des gens qui aiment le Pérou.

Mais souvent, il est aussi arrivé qu’elles veuillent des photos, spécialement avec les enfants et surtout avec Margaux. Une petite fille de quatre ans, blanche et blonde, elles n’en ont pas vu souvent en dehors de la télé ! Au point qu’on a envisagé de leur demander deux soles (la monnaie péruvienne) pour chaque photo prise avec Margaux. Un peu comme eux nous demandent deux soles quand on veut faire une photo avec un de leurs lamas/alpagas/bébés mouton…

Le péruvien s’habille comme un Nord Américain.

On parle ici surtout des villes, évidemment : à la campagne, il y a encore énormément de gens habillés traditionnellement (et, non, ce n’est pas que pour les touristes). Mais en ville, c’est vraiment ça : baskets et yoga pants pour les femmes ; baskets et training pour les hommes. Affolant. Seuls les plus âgés sont habillés différemment.

Plus généralement, les péruviens prennent les Nord Américains comme modèle culturel à suivre. Ils le disent eux-mêmes. Alors que leurs voitures sont quasiment toutes asiatiques et que leurs mines, leurs ports et leurs exportations sont gérés par les Chinois (comme dans tous les pays « pauvres »). Mais culturellement, c’est vrai qu’on trouve des machins en plastique à l’image de ce qui vient des États-Unis : la pat’ patrouille, les personnages Disney, les super-héros, etc. Comme chez nous, quoi…

La péruvienne aime son pays.

Tous les péruvien⸱nes aiment leur pays. En tout cas, celles et ceux qu’on a rencontrés. Un peu comme dans tous les pays du monde (sauf en Belgique), elles sont fières de leur pays. Elles sont toujours émerveillées d’entendre qu’on reste trois mois au Pérou. Et elles demandent toujours ce qu’on a aimé, et ne se privent jamais de donner des conseils sur ce qu’il y a de mieux à voir. Et dans les endroits plus touristiques, elles sont fières d’être en costume traditionnel et de montrer leur culture. Ce n’est pas juste un moyen de vivre, c’est une fierté.

Une petite mention spéciale pour les tenanciers du Kafi Wasi, à côté de notre hôtel à Arequipa, qui, à notre quatrième visite dans leur resto-café (il était juste à coté de l’hôtel et délicieux !), nous ont offert deux galletas de chocolate, le pousse-café (du pisco), du queso helado (une glace à la vanille à la manière Arequipeña), un deuxième pousse-café (un alcool anisé style pastis mais en meilleur) et du café à infuser (!!) pour la suite de notre voyage. Chaque produit étant une spécialité péruvienne. Tout cela en nous expliquant tout le bien qu’ils pensent d’Arequipa et du Pérou !

Là-dessus, je vous laisse avec quelques portraits de péruvien⸱nes, avec ou sans nous…

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