Vous l’aurez déjà lu dans un article précédent, mais l’Argentine, ça n’a rien à voir avec le Pérou. Complètement différent. Ça nous a amené à d’autres rythmes aussi. Ça, vous l’aurez vu avec la fréquence des articles qui a diminué sur le blog – on vous avait annoncé dans un des emails qu’on écrirait moins.
Une première différence est organisationnelle. On est beaucoup plus autonomes : on loge dans des petites maisons à louer plutôt que des auberges ; on doit louer une voiture plutôt que de se déplacer en taxi ou en bus ; on fait beaucoup plus de courses nous-mêmes (au Pérou, on avait parfois des repas pour 5 pour 7€, alors on n’hésitait pas à ne pas cuisiner). Ceci fait qu’on rencontre moins de locaux, malheureusement.
Une autre différence, c’est le temps, ou plutôt le rythme. Au Pérou, ça vibre et ça bouge partout. Les villes sont bruyantes (les klaxons !) et très animées. En Argentine, c’est plus calme. Calme n’est pas vraiment le bon mot. Reposant non plus, mais pourtant c’est quelque chose de cet ordre-là. La différence culturelle avec la Belgique est moindre et donc nous sommes moins assaillis de stimuli nouveaux – toute proportion gardée, évidemment : on reste complètement dépaysés !
Et malgré ces deux différences, on ne se repose pas. Certes, on bouge, on sort et on découvre (c’est bien normal), mais, étonnamment, c’est surtout parce que l’organisation est beaucoup plus compliquée en Argentine. Je vous ai déjà parlé de la complexité de gérer l’argent : le peso dévalue tout le temps et il y a deux taux de change ! Mais surtout, c’est difficile d’en avoir. La seule solution acceptable financièrement, c’est de s’envoyer à soi-même, via Western Union, de l’argent (en euros) qu’on récupère en pesos. Mais cette solution a des problèmes aussi : cela fait exactement un mois que nous sommes là et j’ai déjà passé près de 13h dans des files devant Western Union. Avec plus ou moins de chance. Parfois, il n’y a plus d’argent, parfois il y en a encore quand c’est mon tour. Mon record, c’est 4h de queue en une fois. Mais j’ai pu faire mon retrait ! J’aime autant vous dire que je suis content d’avoir une liseuse – merci Lio pour le prêt.
Une autre difficulté organisationnelle qu’on n’a pas connue au Pérou, c’est qu’ici, ce sont les vacances (au Pérou, il n’y a pas vraiment de « période de vacances »). Et nous sommes en zone touristique. C’est donc très difficile de trouver des logements sur internet ; tout est pris ou impayable. Au Pérou, on choisissait parfois un hébergement la veille de notre départ vers une autre ville. Ici, nous avons dû rallonger notre séjour à Ushuaïa car nous n’avions pas de solution pour aller à El Calafate. Résultat, nous sommes restés trois semaines à Ushuaïa, au lieu de 10 jours, même si on ne le regrette pas du tout, a posteriori. Et ça nous force à calmer le rythme des déplacements. Mais, du coup, on passe nos soirées à chercher des solutions de logement et/ou de déplacement (parce que les voitures à louer non plus, ce n’est pas facile à trouver). Du coup, on ne peut pas écrire d’articles le soir… Et vous avez moins à lire.
Cela dit, on ne regrette rien. L’Argentine est magnifique et vaut vraiment la peine. Nous étions tristes de partir du Pérou, mais nous sommes enchantés d’être ici. Tout les lieux sont agréables et beaux, les paysages époustouflants. C’est d’une beauté remarquable. Et comme au Pérou, les gens sont charmants. Gentils, attentionnés, serviables. Ça change de l’Europe.
Bref, ceci vous explique un peu pourquoi le rythme des publications a diminué et ça vous donne un aperçu de ce qu’on vit aussi. Tout ceci ne nous empêche pas de bien profiter ! Et nous avons appris nos leçons : nous avons maintenant planifié beaucoup plus à l’avance et ça facilite bien les choses.
Et aujourd’hui, nous partons en « camper van » (un truc dans ce style-ci). C’est un tout autre pan de notre aventure et une nouvelle expérience qui commence. Deux semaines à sillonner la Patagonie, sans réseau et sans wifi. Sans logement à chercher ni voiture à louer. Liberté ! On verra sans doute des guanacos, des nandous, des montagnes et des lacs, l’océan, des manchots, des étoiles et des peintures rupestres… Ça nous changera et, espérons, cela nous permettra de passer plus de bon temps le soir, ensemble.
Suite de nos aventures dans deux semaines, pas avant !
