Pour être honnête, j’avais de grosses appréhensions à voyager pendant deux semaines en camper van. Comment allions-nous sortir indemnes de deux semaines à cinq dans un tout petit espace, où les filles dormiraient à trois dans un seul lit, où on n’aurait qu’une seule pièce pour cinq ? Je me disais que tout le monde s’énerverait sur tout le monde après même pas deux heures.

Mais bon, c’était le rêve de Lucie, Margaux et Éline étaient plutôt très enthousiastes et on avait de toute façon prévu de le faire au Chili, sauf que le Chili n’a pas voulu de nous. Je me suis dit qu’on ne pouvait pas ne pas essayer. Et si on adorait ? Ce serait dommage de passer à côté de l’expérience.

Elle a commencé très joliment, justement, cette expérience. Après que Fernando, le propriétaire du camper van, nous l’ait déposé devant notre cabaña à El Calafate, nous avons fait le transfert de tous les bagages de la cabaña au van. Nico, en grand maître es tetris, nous a magnifiquement bien tout organisé. Et hop ! Sur le toit tout ce dont on pouvait se passer pendant deux semaines. Puis nous sommes allés manger un succulent hamburger au Wolly Burger, dans la jolie rue principale ombragée par de très gros pins. Le Wolly Burger, si vous passez un jour à El Calafate, il faut y aller. C’est un fast food « fait maison », avec de vrais pains, de la vraie salade, de la vraie viande. Un délice ! Bref. Pendant que nous mangions, nos trois louloutes nous ont sorti une surprise : un petit bout de papier joliment décoré sur lequel elles se sont engagées, signature à l’appui, à faire des efforts pour moins se disputer pendant ces deux semaines.
Et ça a marché ! Merveilleusement bien ! Elles ne se sont jamais aussi bien entendues que pendant ces deux semaines. Et depuis. Ah si ! Pendant le confinement en mars-avril-mai 2020 aussi, elles s’entendaient à merveille.

Comment décrire ces deux semaines en camper van ? Si je devais tout résumer en trois mots, je dirais liberté, joie et paysages.

On en a vu, des paysages à perte de vue. Des plaines sèches aux buissons bas, des montagnes aux sommets enneigés, des lacs d’un turquoise étincelant, des couchers de soleil presque irréels. Des animaux aussi : des guanacos élégants, des condors majestueux, des nandous rigolos, des renards gris furtifs, des tatous trop mignons.

J’ai aimé tout transporter avec nous, en mode hyper compact. J’ai aimé dormir tous ensemble dans l’unique pièce. Écouter à cinq une histoire du podcast « Chut, j’écoute ! » de ma super amie et ancienne cokotteuse Val, avant de dormir. Écouter de la musique et chanter en roulant. J’ai aimé rouler, sur ces routes interminables au milieu de rien, faire des appels de phare ou un signe de la main aux quelques autres véhicules que nous croisions. J’ai aimé cette impression intense d’aventure. J’ai aimé discuter avec les autres campeurs là où nous nous arrêtions le soir. J’ai aimé les petits déjeuners dehors. Surprendre les filles avec des medialunas (croissants). Les repas ultra simples à cuisiner. Redécouvrir les ramen (mieux connues sous le nom de Aïki Noodles à mon époque, souvenirs, souvenirs, …). Faire du cheval au bord du Lago Buenos Aires. Partager un maté avec nos guides équestres. Manger des pique-niques dans des plaines de jeux. Organiser et animer un jeu de détectives avec Nico pour les filles, au camping au bord de la Laguna Verde. Manger le pique-nique de midi, le goûter, le souper et le petit déjeuner sur la plage du même lac, pour réaliser un autre rêve de Lulu.

Le camper van c’est aussi : mal dormir les premières nuits parce qu’on n’est pas habitués à dormir à deux dans un si petit lit. Mal dormir à cause du vent patagon qui nous secoue et fait un bruit de fou. Ne pas s’endormir parce que Margaux chante et raconte des histoires jusque 22h. Chercher un mécanicien qui pourrait réparer un problème de batterie. Et le trouver 🙂 (Trop fière de ma mini aventure à moi toute seule !) Le camper van, c’est aussi quelques tensions et disputes, normal, on n’est pas des bisounours.

Mais quelle expérience ! Quelle aventure ! Je suis très, très heureuse d’avoir tenté le coup. À un point tel que je me dis que j’aurais bien fait tout le voyage de cette manière-là. Comme le font beaucoup de voyageurs que nous croisons. Pour découvrir en images mes « top » de ces deux semaines, voir ci-dessous 🙂

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