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Tout d’abord bravo pour vos choix technologiques, même si je pense que vous n’êtes pas nombreux… Genre quatre ou cinq : je pense à Valérie, Lio, Gauthier, peut-être Thomas et Alex. Si je ne vous ai pas cité·e, faites-moi signe, vous monterez bien fort dans mon estime 🙂

Ensuite – et c’est là le propos principal de cet avis – je tenais à vous informer que nous publions cet article, mais nous ne le partagerons pas via notre mailing liste car il est redondant avec cet article, un peu plus court, qui a déjà été publié et partagé. Mais nous le publions car ce blog n’est pas qu’un moyen de communication ou d’information, c’est aussi un recueil de souvenirs pour nous. Aussi, si cet article n’est pas utile pour tout le monde (puisque redondant), il l’est pour nous et nos souvenirs. Ne vous sentez donc pas obligé·e·s de le lire, car vous avez déjà lu l’essentiel ailleurs. Mais vous pouvez, bien évidemment.

Mais comme ça vous savez 🙂


Après l’expérience camper van en Patagonie, nous avions envie de réessayer cette manière de voyager qui semble si adéquate pour l’Argentine. Mais, vu ce qu’on avait vécu la première fois, les standards étaient bien hauts ! Arrivera-t-on à revivre de si belles choses une deuxième fois ?

Avant de répondre à la question, revoyons les leçons apprises lors du séjour précédent.

  • Primo, nos bagages, prévus pour voyager sac à dos, étaient peu compatibles avec le camper van. On se retrouvait, chaque soir, à déplacer tous nos bagages de l’arrière du camper van vers la voiture pour avoir de la place ; et chaque matin au départ, les bagages faisaient le voyage inverse. Lourd.
  • Deuxio, on avait prévu un itinéraire un petit peu trop chargé. On roulait presque tous les jours pour découvrir la Patagonie et on s’empêchait donc de s’arrêter, sauf sur la fin.

Forts de ces deux constats, on s’est mieux préparés pour cette fois ! L’itinéraire était léger et on avait même prévu 5 à 8 jours (sur 21 !) de repos, pour se poser là où on se trouverait bien. Quant aux bagages, on les avait mieux préparés et ce camper van-ci étant mieux équipé en armoires, on a réussi à n’avoir aucun bagage à bouger chaque jour. On a simplement condamné la douche/toilette, de toute façon inutile, pour y mettre les bagages. Et une grosse valise est restée à Salta, sachant qu’on en aurait pas besoin. Bref, c’était beaucoup mieux parti !

Commençons le voyage avec la route du Nord-Ouest.

Partant de Salta, nous avons commencé la route vers le Parque Nacional Calilegua, connu pour ses forêts subtropicales en altitude (entre 700 m et 3000 m). Après un arrêt d’une nuit le long d’un lac, nous sommes arrivés au parc, en même temps que la pluie, pour apprendre que le camping du parc était fermé. Qu’à cela ne tienne, on campe n’importe où en camper van. On a donc été se poser 500m avant l’entrée. Et la pluie qui avait commencé ne nous quittât plus tant que nous sommes restés à Calilegua. Et de fait, la traversée du Parc fût humide, la nuit de l’autre côté du Parc (à San Francisco) fût humide, le retour dans le parc le lendemain fût humide.

On retiendra donc du parc ses pluies continues, ses routes sinueuses en montagne mais aussi, les geais acahé, que nous avons vu voler au-dessus de ma tête et celle de Lucie lorsqu’avec une application sur mon téléphone, j’imitais leur cris. Je pense qu’ils essayaient de me faire peur et de me chasser, tout en ne comprenant pas ce que j’étais, une espèce de bipède capable de parler leur langage…

Mais la pluie continue nous a forcés à rester coincés à cinq dans un petit camper van. Au point que la vie familiale fût un peu difficile. En effet, le camper van est prévu pour une vie principalement dehors, pas dedans. Ça nous a amené un peu de tension et de difficultés. Ça commençait bien !
Au point que nous avons décidé de quitter le parc et de retourner vers Salta plus tôt que prévu.

Le retour s’est donc fait sous la pluie, en espérant passer de Calilegua au Sud de Salta en un jour via une route rapide (que nous n’appellerons pas autoroute). Mais l’ambiance tendue, la fatigue générale, des problèmes intestinaux pour moi, le regret de ne pas avoir vu grand chose de Calilegua, une route censée être rapide mais en travaux et donc embouteillée (nous avons fait 8h de route pour un trajet de 4h30), une arrivée de nuit à Salta (aussi dans les bouchons) dans un camping municipal très moche, boueux et peu agréable, nous a amené à baptiser le 14 avril 2022 très officiellement « journée de merde du voyage ». À l’unamité.

De retour à Salta

Nous re-voici donc à Salta, fatigués et bien décidés à repartir le plus vite possible vers des endroits plus beaux pour se poser un peu. C’était sans compter sur Éric et Pascale, ainsi que Coco et Christian (et leur chien Nis), deux couples de suisses (quasi-)retraités, en voyage également et posés au camping aussi. Après avoir croisé Éric le soir de notre arrivée, ils nous ont invités pour une parilla le lendemain midi. Au début, j’ai pensé « zut, notre départ ne sera pas avant 15h ! ». Mais leur gentillesse et leur accueil fût tel que nous sommes restés toute la journée et même la nuit (sans compter la qualité de la parilla, préparé par Christian qui a été cuisinier).

En plus, une autre famille de Suisses alémaniques (Reto, Salome et leur enfants Mena et Noah), qui partaient lorsque nous arrivions, sont revenus au camping à cause d’un problème technique. Ils nous ont donc rejoints pour le repas.

C’est grâce à cette belle brochette de Suisses sympathiques que nous sommes même restés un jour de plus. Car finalement, le camping était agréable : nos amis suisses nous ont montré un endroit plus sympa avec un peu plus d’herbe et une belle vue sur une des plus grandes piscines du monde. Elle était vide, au moment où nous y étions, et c’était donc parfait pour faire du drone (pour ceux qui en avaient un – pas nous) ou du frisbee.

Et puis Salome nous a proposé de faire un brunch le lendemain, jour de Pâques. Rebelote, je me suis dit « zut, notre départ ne sera pas avant 15h ! ». Mais les enfants ont préparé les cocognes, nous avons été acheté quelques œufs en chocolat. Le lendemain, chasse au œufs, brunch et super ambiance nous ont encore une fois amenés à rester un jour de plus à Salta ! On a même rencontré un couple de Belges, Charles et Tessa qui se sont joints au brunch aussi.

C’est ainsi qu’au lieu d’une nuit (qui devait être de passage), nous sommes restés quatre nuits à Salta. Encore merci à nos amis Suisses qui nous ont fait passer d’une journée de merde à une ambiance chaleureuse et sympathique !

La route du Sud

Mais, malgré toute la sympathie désormais associée à Salta, nous sommes quand même partis pour la suite de notre périple vers le Sud de Salta, en direction de Cafayate, réputé pour ses bons vins (dont le fameux cépage torrontés).

Nous sommes alors passés dans la quebrada (cañon ou vallée) de Cafayate, une magnifique vallée aux mille couleurs, où l’on voit déjà des cardones, les cactus d’ici. Nous nous sommes arrêtés à Cafayate même, où Coco et Christian (et Nis), partis avant nous par un autre chemin, nous ont rejoints pour une nuit, l’occasion de refaire un chouette souper ensemble et d’apprendre les facettes du métier de garde-faune en Suisse (métier exercé par Christian).

De Cafayate, nous sommes retournés sur la Ruta 40, que nous avions déjà parcourue en Patagonie (cette route traverse toute l’Argentine du Nord au Sud) pour se diriger vers Cachi. Mais, fidèle à notre volonté de ne pas surcharger l’itinéraire, nous avons fait un arrêt au milieu de nulle part avec une vue sublime sur les montagnes et les vallées alentours. Coucher et lever de soleil furent de toute beauté ! Le petit déjeûner, au milieu de rien mais en musique restera aussi un bon souvenir.

Le lendemin, à Cachi, nous nous sommes posés pour un petit resto un brin trop touristique et surtout très lent. Nous privilégions d’habitude les comedores où mangent les locaux. Au camping, nous avons eu le plaisir de voir notre premier serpent vivant (un long, dangereux, et tout et tout) et de retrouver un couple de Néerlandais, Kim et Lars, déjà croisés à Cafayate, qui voyageaient en camper van loué à la même société que nous ! On avait donc deux camper van « Ruta Sur » l’un à côté de l’autre 🙂

Ensuite, nous avons été à La Poma, petit bled perdu dans la montagne, le long de la ruta 40, mais qui vaut le détour. Non seulement le village, mais surtout la route magnifique qui y mène. Il nous avait été recommandé par Reto et Salomé, nos amis Suisses. Et c’est vrai que ça valait la peine : petit village de quatre quadras sur cinq environ, avec une petite place proprette au centre, un comedor, une école, et quelques kioscos (des mini magasins qui vendent de tout) ainsi qu’une colline qui surplombe le village, avec une vue grandiose sur les montagnes (sommets à plus de 5000m quand même). Et, à nouveau, des couleurs incroyables, sous un soleil constant. Un calme très agréable, aussi.

La Poma était une chouette escale pour se reposer (on en a profité pour faire de la couture et coudre nos écussons sur nos sacs à dos) et pour s’accoutumer à l’altitude. Nous étions à 3100m. Ce qui nous a permis d’envisager sereinement la suite : le Parque Nacional Los Cardones, entre 3000m et 3400m d’altitude. Cardones, ça signifie « Cactus ». Mais pas n’importe lesquels : ceux qu’on dessine quand on est enfant et qu’on voit dans les westerns. Et, au risque de me répéter, je vous parlerai de paysages grandioses, de couleurs magnifiques et d’énormes montagnes. C’est fou comme c’est toujours pareil en Argentine, mais on ne s’en lasse pas. Nous avons donc roulé à travers la recta de TinTin, une longue route toute droite à travers le parc, entourées de cactus et déjà empruntée par les incas à l’époque. Une petite pause goûter avec vue sur la vallée et puis un arrêt pour la nuit à la Abra Piedra del Molino (3400m), à côté d’une petite chapelle.

Mal nous en a pris ! L’endroit était certes joli et donnait déjà un aperçu du Valle encantando, mais il était très mal abrité du vent. Une très mauvaise nuit s’ensuivit, ballotés par le vent. Pire, au petit matin, nous nous sommes rendu compte que la chapelle était un arrêt touristique de tous ceux qui passaient à travers le parc Los Cardones. C’est par bus entiers que les touristes débarquaient, à 50m de nous, nous empêchant toute intimité pour les petits besoins du matin ! Bref, nous sommes repartis, fatigués, pour descendre tout le Valle encantado qui est, effectivement, enchanté. Et après un arrêt à un petit comedor au fond de la vallée, nous avons continué en direction de Salta, une fois de plus. Mais cette fois, nous ne nous sommes vraiment pas attardés, avec une arrivée dans l’après-midi et un départ le lendemain matin. Cela ne nous a pas empêchés de rencontrer un autre couple de Belges sympathiques, Inès et Grégoire, avec qui nous avons fait connaissance.

La route du Nord

Cette fois, direction le Nord, avec déjà une idée de Bolivie… En effet, la quebrada de Humahuaca, que nous empruntons, est la route qui mène à notre pays suivant ! Mais n’allons pas trop vite : avant cela, nous avons roulé vers Purmamarca, petite ville connue pour être très touristique, avec son marché quotidien de tous les produits « typiques », mais made in china quand même pour une grande partie. Vu la qualité des campings, et vu qu’on approchait de la fin du séjour, nous avons préféré profiter de la liberté du camping sauvage. C’est ainsi que nous avons logé à l’endroit le plus original de ce séjour en camper van : en quittant la route principale, nous sommes remontés le long d’une route qui mène à un tout petit hameau, Huachichocana. Mais l’originalité, c’est qu’en fait, cette route est dans le lit d’une rivière et est recouverte d’eau trois mois par an. Ce qui fait que nous nous sommes arrêtés, en fait, dans le lit d’une rivière pour camper : un lit très large (environ 200m) et entouré de grandes montagnes, aux couleurs superbes, décorées de cactus.

Ainsi, loin de tout (on voyait à peine la route, au loin), dans un silence impressionnant, nous avons fait un magnifique feu, avec quelques bois de cardones et passé une très bonne soirée à observer les étoiles, la lune et la voie lactée dans un ciel parfaitement clair. Mémorable.

Et ce fût avec d’autant plus d’étonnement que nous nous réveillâmes dans une purée de pois, mais qui se leva rapidement avec les premiers rayons du soleil. Nous sommes alors allés passer la journée à Purmamarca : vue des montagnes colorées depuis un petit mirador, mini-rando vers un autre point de vue vers la montagne de siete colores (en traînant les filles pour qui c’est toujours de trop), petits achats de chapeaux pour Éline et Lucie qui n’en avaient plus, etc.

Et on était tellement bien à notre spot dans la vallée de Huachichocana, qu’on y est retournés encore une fois ! Mais cette fois, le début de soirée (avec, à nouveau, un feu) fût un peu moins calme car une équipe de tournage est venu faire quelques prises de vue pour une série Netflix, appelée « El reino »… Mais ils sont partis avant la fin de la soirée et tout est redevenu extrêmement calme. Et le lendemain, on en a profité pour aller jusqu’au hameau de Huachichocana même, où nous avons rejoint un groupe de touristes argentins pour une mini-rando dans la quebrada jusqu’à quelques cuevas où on a pu voir certaines peintures rupestres. Bon, ça ne valait pas la cueva de las manos, en Patagonie, mais la randonnée était chouette (même si c’était évidemment de trop pour les filles).

Ensuite, nous nous sommes dirigés vers Humahuaca, qui donne son nom à la longue quebrada que nous avions parcourue depuis l’avant-veille. Là, nous avons fait nos dernières petites courses du séjour camper van avant d’aller s’installer sur les hauteurs de la ville, sur l’ancienne route provinciale qui mène à Hornocal. Enfin, ancienne route… le lit de la rivière du Huachichocana était plus stable que cette « route » ! Une horreur, même en 4×4. On pense même avoir bien cramé l’embrayage. Du coup, on a plus trop touché à la voiture et on s’est installés où on pouvait. Mais quand même avec une belle vue sur l’Hornocal, le tout avec un petit apéro, préparé par Lucie et Margaux, avant notre dernier repas en camper van.

Le lendemain, après un peu de mathématiques, nous avons réussi à sortir de cette « route » sans achever l’embrayage déjà bien atteint, et nous sommes allés mangés des tortillas (attention, ici, les tortillas sont des empanadas géantes) dans le centre, en attendant de pouvoir entrer dans la maison que nous avions louée, Kenty Wasy.

Une fois dans la maison, nous avons tout déchargé, j’ai pris une douche et je suis reparti avec le camper van vers Salta pour le rendre, en laissant Steph et les filles dans cette belle petite maison, mais très très froide. De mon côté, j’ai encore fait 3h de route et une heure de file pour faire le plein (ils ont décidément des problèmes avec l’essence, en Argentine !) avant de me poser dans une aire de pique-nique à Yala. J’ai fini la route le lendemain, rendu le camper van, récupéré notre valise laissée à Salta et embarqué pour cinq heures de bus, direction Humahuaca.

Humahuaca

Une fois rassemblés à nouveau à Humahuaca, l’objectif était simplement de se reposer en profitant de beaucoup d’espace après trois semaines en camper van et d’organiser la suite, à savoir notre passage en Bolivie ! Ainsi, nous avons procédé aux réservations de bus, d’hôtels et de tests covid (pour les enfants)… et nous nous sommes reposés, aussi !

Mais, sur place, on a quand même profité pour faire une excursion vers le mirador Serranias del Hornocal, un point de vue d’où l’on admire la montaña de catorce colores, à une altitude de 4350m (notre record d’altitude en Argentine). Et, effectivement, elle est splendide : les couleurs bluffantes et les zig-zags formés par les couches sédimentaires colorées sont particulièrement remarquables. Bref, de loin la plus belle montagne colorée que nous ayons vu, et elle nous a fait oublier la montagne aux sept couleurs qu’on a manquée au Pérou (car, à 5000m d’altitude, on ne voulait pas y aller).

Nos derniers jours en Argentine furent donc bien remplis et, comme d’habitude, fournis de beaux paysages… Une belle manière de dire au revoir et de clore le chapitre argentin de notre voyage.

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