Avant d’entrer en Bolivie, on pensait retrouver l’ambiance andine du Pérou… Et certes, la Bolivie ressemble beaucoup plus au Pérou qu’à l’Argentine. D’ailleurs pendant longtemps, la Bolivie s’appelait simplement la province du Haut-Pérou. Mais… les différences sont en fait nombreuses !
1- Les voitures
Vous allez croire que je fais une fixation sur les voitures (alors que je n’aime pas tant que ça ce moyen de locomotion polluant), mais on voit une grosse différence : quand, au Pérou, on ne voyait que peu de voitures personnelles et plein de taxis, collectivos, moto-taxis et bus, ici, en Bolivie, je suis étonné de voir qu’il y a beaucoup plus de voitures personnelles – tout en gardant une proportion de collectivos et taxis plus que respectable, évidemment.
Ensuite, au Pérou, c’était Toyota et Nissan qui tenaient le haut du pavé, quand ici, on voit beaucoup de voitures chinoises jamais vues chez nous. Ainsi que des (très) vieux bus Dodge ou Ford. Le marché n’est pas le même !
2- Les poubelles et le tri
Vous vous rappelez ? Au Pérou, je vous parlais des tonnes de déchets partout : le long des routes, dans les sites archéologiques, dans les jardins… Et je vous disais qu’on ne voyait aucune poubelle publique.
Rassurez-vous, il y a plein de déchets plastiques partout ici aussi. Mais… beaucoup moins le long des routes. Et il y a des poubelles ! Dans les parcs, en ville, il y a des poubelles publiques ! Il y a même des efforts pour faire du tri (mais c’est tellement peu clair qu’on ne sait pas dans quelle poubelle il faut mettre quoi).
3- Développement beaucoup plus prononcé !
Étonnamment, nous avons l’impression que la Bolivie est plus « développée » que le Pérou. Cela dit sans juger que c’est mieux pour autant, hein !
Mais le fait est que nous voyons plus de maisons finies (quand, au Pérou, la majorité des maisons gardait des structures métalliques pour le futur béton) ; nous voyons plus de poubelles publiques et de voitures personnelles (voir ci-dessus) ; nous avons vu des gros tracteurs, des moissonneuses-batteuses et des grands champs, preuve d’une agriculture déjà industrielle alors qu’au Pérou, nous n’avons vu que des champs labourés à la main ; dans les campagnes, nous avons vu beaucoup moins de maisons en adobe qu’au Pérou (la brique en terre cuite, en Bolivie, est visiblement plus répandue).
Peut-être est-ce dû au « miracle économique bolivien », apparu lorsque la Bolivie a décidé de nationaliser les industries minières actives sur son territoire (voir l’article wikipedia sur Luis Arce, actuel président bolivien, et son rôle lorsqu’il était ministre de l’économie).
On notera quand même, par contre, qu’en Bolivie, tout se paye en cash alors qu’au Pérou il était possible régulièrement de payer un resto, un hôtel ou des courses avec une carte de banque.
4- Les montagnes
Les montagnes ne sont pas les mêmes ! Ici (depuis le Sud-Lipez jusque La Paz), nous avons l’impression que les montagnes ne sont pas, comme au Pérou ou chez nous, des gros amas de rochers bien solides, mais plutôt des tas de cailloux et de sable agglomérés. D’ailleurs, on sait « défaire » la montagne en grattant un peu. Et de fait, on voit beaucoup plus ici des montagnes creusées par l’eau et le vent : il y a des concrétions rocheuses faites d’accumulation de sable, et des trous dans la montagnes (parfois impressionnants) creusés par la pluie. Simplement par la pluie ! …quand chez nous, il faut des milliers d’années d’érosion par les rivières pour creuser une vallée.
5- Les terrasses incas
Les incas étaient bien sûr très présents en Bolivie, mais il y a une grosse différence. Autant au Pérou, chaque coin de montagne ou colline étaient sculptées par les incas qui y creusaient des terrasses pour l’agriculture, autant en Bolivie, nous n’en avons pas encore vues !
Évidemment, ici, notre voyage s’est concentré sur l’Altiplano, moins fertile que les vallées, mais n’empêche…
6- Le sommeil, les horaires et les klaxons
Steph vous avait parlé des horaires de lève-tôt du Pérou et des lève-tards d’Argentine. Ici, c’est encore différent. Si on est loin des horaires argentins et proches de ceux du Pérou, nous n’avons pas le déplaisir de se faire réveiller à 5h du matin par les klaxons. Même ici à La Paz où j’écris ces lignes, nous logeons dans une rue super-animée remplie du matin au soir de petites échoppes de marchandes. Mais, malgré cela, on peut dormir sans problèmes jusque 7h ou 8h sans avoir des éboueurs, des klaxons, des coqs déréglés, des chiens qui aboient ou des cris !
Ah, et j’en profite pour ajouter que les Boliviens ne conduisent pas au klaxon comme les Péruviens. Il y a des klaxons (il y a énormément d’embouteillages) mais pas pour conduire et avertir les autres qu’on passe…
7- Des vigognes
C’est idiot, mais en Bolivie, nous avons vu plein de vigognes (c’est-à-dire l’alpaga sauvage) dans la nature, alors qu’au Pérou, nous n’en avions vu que quelques-unes.
Bon, c’est sans doute dû aux routes que nous avons prises, mais bon, il fallait une septième différence 🙂
Et Steph me souffle à l’oreille une différence « 7 bis » : au Pérou, le savon de vaisselle est une espèce de pâte dure dans une boite à couvercle, qu’il faut frotter avec l’éponge humide. Alors qu’en Bolivie, c’est du savon de vaisselle liquide comme chez nous (et en Argentine, et en Uruguay).
Et les ressemblances ?
Bon soyons francs, c’est un peu comme pour les différences Argentine-Uruguay : il y a plus de ressemblances que de différences ! On retrouve dans ces deux pays une furieuse fierté inca, des paysages de montagne, des mamas avec deux longues tresses et habillées de grandes jupes amples colorées à plis, des maisons en adobe, une culture spécifiquement andine (culture quechua et aymara), des collectivos et des petits marchands partout… Y a pas à dire, les deux pays se ressemblent quand même !
Ajout après publication
Après avoir vu le reste de la Bolivie, quelques petites différences sont encore apparues. Alors pour s’en souvenir, on les note ici 🙂
- Le réseau internet bolivien est généralement bien meilleur qu’au Pérou. Le réseau 4G, par contre, est moins bon
- En Bolivie, il y a plus de banques de pharmacie. C’est l’inverse au Pérou.
- En Bolivie, il y a beaucoup moins slogans électoraux peints sur les maisons.
- Chaque village bolivien a son terrain de foot, souvent très soigné (en herbe synthétique). Nous n’en avons pas vu autant au Pérou. Ni même en Argentine, où les terrains, nombreux, ne sont pas aussi bien entretenus (il y a souvent un terrain de sable et de gravier).