Les arbres, les fleurs, les plantes, les oiseaux… Quand on a débarqué sur la Isla del Sol, l’Ile du Soleil, le 29 mai, quel émerveillement ! Cela faisait depuis Tupiza, dans le sud de la Bolivie, qu’on n’avait plus vu autant de vert, autant de vie végétale et animale.

On a quitté Tupiza le 11 mai pour le tour du Sud Lipéz et du Salar d’Uyuni. Quatre jours de grande prédominance des minéraux. Très très peu de plantes. Puis trois jours à Uyuni, une ville sèche et poussiéreuse au milieu du désert. Après, cinq jours à Sucre, la deuxième capitale de la Bolivie, où on trouve des arbres dans les parcs, mais où prédominent les bâtiments. Et enfin six jours à La Paz, ville tentaculaire où les végétaux ont très peu de place. 18 jours en tout, pendant lesquels, sans nous en rendre vraiment compte, nous n’avons vu que très peu de plantes, d’arbres et d’oiseaux.

Le 29 mai, le jour des 9 ans 1/2 de Lucie, on a quitté La Paz, qu’on a adorée, pour prendre un bus vers le nord, vers Copacabana, et de là un bateau vers la Isla del Sol sur le lac Titicaca. On n’était même pas sortis d’El Alto, l’autre énorme ville collée à La Paz, que notre bus est tombé en panne. Le chauffeur et un autre homme ont ouvert le moteur, à l’avant du bus, à l’intérieur, ont chipoté pendant 35 minutes puis on est repartis !

Depuis Copacabana, sur les rives du lac Titicaca, on a navigué pendant 1h30 jusqu’à la Isla del Sol. Le petit port nous a tout de suite charmés avec ses jetées en bois, ses drapeaux bolivien et wiphala et les quelques bâtiments construits sur les pentes raides de l’île. Pentes portant encore les terrasses creusées par les Incas. Et quelques grands eucalyptus.

D’autres voyageurs nous avaient prévenus : mieux vaut laisser une partie de ses bagages à Copacabana, car sur la lsla del Sol, pas de routes, pas de voitures. On monte à pied vers son hôtel par les escaliers. Trop tard : on avait déjà réservé sur l’île, sans dormir à Copacabana. Heureusement, notre hostal se trouvait parmi les tout premiers, avant la moitié de la hauteur de l’île. Nico est monté en premier avec nos filles, et un gamin d’une dizaine d’années qui était tout content de gagner une pièce en nous aidant à porter le kitbag, pas trop lourd pour lui. Moi j’ai attendu au port avec notre grosse valise (impossible à porter seul·e), un de nos deux gros sacs à dos et mon petit sac. J’ai attendu en regardant de lac et la dame assise à deux mètres de moi qui avait un bébé singe sur ses genoux, caché dans son chapeau. Elle lui donnait des petits bouts de biscuit sec. Un petit garçon est venu s’asseoir à côté de moi. Il m’a demandé s’il pouvait m’aider à monter mes bagages. Je lui ai dit qu’ils étaient beaucoup trop lourds pour nous deux. Que mon mari allait redescendre pour m’aider. Il est resté assis à côté de moi. Il était tout mignon. Petit pour son âge, sept ans.

Quand Nico est arrivé, j’ai passé mon petit sac à dos au petit garçon. Il était super fier que je lui demande de nous aider ! Le bas de mon sac lui arrivait à mi-cuisses. Un groupe d’hommes a rigolé gentiment en le voyant passer, fier comme un paon.

Nous sommes arrivés au pied de la Escalinata del Inca, l’escalier de l’Inca. Quel émerveillement ! Un petit ruisseau dévale la pente raide tout le long des escaliers. À l’ombre des eucalyptus poussent des fleurs, des plantes. On croirait entrer dans un monde enchanté. Bon, monter les escaliers avec une grosse valise, c’est beaucoup moins magique, mais nous y sommes arrivés, avec beaucoup de pauses. Les 3800 m d’altitude ne nous ont pas aidés évidemment.

En haut des escaliers, on tombe sur la Fuente del Inca, la fontaine de l’Inca, l’endroit où le petit ruisseau sort de terre. Il paraît que les Espagnols pensaient que c’était une fontaine de jouvence. Jusqu’en 2015, c’était le seul point d’eau pour le village de Yumani, tout en haut de la colline ! Ce qui veut dire que les villageois devaient descendre, puis remonter de sacrées volées d’escaliers juste pour aller chercher de l’eau. Heureusement, ils avaient l’aide de leurs ânes, qu’ils utilisent encore maintenant d’ailleurs pour porter des charges.

Notre hostal sur la Isla del Sol était super agréable : plusieurs petites « maisons » contenant chacune une chambre et une salle de bains, accrochées sur la colline. La maison-chambre d’Éline et Lucie était deux étages plus bas que celle de Margaux, Nico et moi. Nous avions une vue superbe sur le lac Titicaca ! Et quelle joie de découvrir, le matin suivant notre arrivée, qu’il faisait assez chaud pour prendre le petit déjeuner dehors sur la terrasse ! La température douce et en même temps encore fraîche, le chant des oiseaux et quelque chose dans l’air m’ont rappelé les matins d’été à Braine-l’Alleud.

Pendant notre séjour sur l’île, nous sommes montés jusqu’au village de Yumani, tout en haut de la colline. L’une des rues est bordée de petits restaurants avec des terrasses fleuries où viennent bourdonner des colibris. On les voit de tout près ! Ces terrasses, accrochées à flanc de colline, donnaient vue sur l’autre côté de l’île. C’était magnifique et reposant ! Je serais bien restée deux semaines sur la Isla del Sol, tellement ça me faisait du bien, juste d’être là. De marcher, m’asseoir, regarder les paysages à l’infini, observer les ânes brouter, les rapaces dans le ciel, le lac et les collines péruviennes de l’autre côté.

Le temps semblait passer moins vite qu’ailleurs. Tout était tellement calme, beau, grand.

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