…ou le Pérou est trop grand !

Nous ne partons même pas un an. Pour quatre pays. Ça ne fait même pas trois mois par pays. Et en fait, on se rend compte qu’on a déjà vu trop grand. On ne peut pas voir le Pérou en trois mois. Bien sûr, vous me direz que certains font le Pérou en 3 semaines. Certes. Mais nous ne sommes pas dans ce mode-là. On ne peut pas se permettre, comme des vacanciers, de faire un sprint de trois semaines. Nous sommes partis pour un marathon d’un an.

Nous devons donc penser à nous reposer, aussi. À prendre du temps pour soi. Pour les devoirs des enfants. Pour communiquer avec la famille. Pour maintenir le blog à jour et sauvegarder nos photos. Bref, on ne peut pas courir non-stop pendant nos trois mois au Pérou.

Après 3 semaines seulement, on a donc vu que le Nord du Pérou (Trujillo, Chiclayo, Tumbes, …) ne sera pas possible, tout simplement, si on veut encore voir les Islas Ballestas, Ayacucho, Cuzco, l’Amazonie, Puno et Arequipa. À un rythme vivable avec trois enfants.

Ceci nous amène aussi à la réflexion que, en fait, nous ne sommes pas en vacances. Ça rappellera une discussion intéressante avec Ariane (si tu nous lis…).

Alors oui, c’est un peu jouer sur les mots – ceux qui me connaissent ne seront pas étonnés – mais nous ne sommes pas en vacances. Nous sommes en année sabbatique.

Quelle différence ? Généralement, quand les gens pensent aux vacances, ils pensent à l’un ou l’autre point parmi ceux-ci :

  • En vacances, on se repose, on recharge ses batteries pour retourner au boulot après. Nous, on est loin de se reposer et notre but n’est pas de recharger les batteries pour retourner au travail. Notre but est de vivre autrement.
  • En vacances on veut découvrir des choses, visiter, aller voir des endroits magnifiques. Et quand on est quelque part (ville, région, pays), on ne rate pas les incontournables. Nous, on veut faire ça aussi, mais on veut prendre le temps d’être et de découvrir plus en profondeur. On a pris ce luxe de prendre le temps.
  • En vacances, on oublie tout, on met tout entre parenthèses pour tout retrouver après. Nous, on garde des activités administratives : Maman nous envoie nos factures et les enfants font leurs devoirs. Je vais même travailler à temps partiel entre janvier et mai 2022. On ne part pas un an sans suivi administratif.
  • En vacances, même si on découvre un nouvel endroit (un nouveau camping, une nouvelle ville, …), on trouve vite ses repères et ses habitudes. Nous, on développe évidemment de nouvelles habitudes aussi, mais le contexte change tous les quelques jours : nouveaux logements, nouveaux magasins, nouveaux transports, ….

L’année sabbatique, étymologiquement, vient de la jachère des champs tous les sept ans. Le sens de ce mot comporte un élément en plus que juste « s’arrêter ». Il s’agit de s’arrêter pour atteindre un objectif. Un élément d’inspiration pour moi a toujours été l’année sabbatique que les professeurs d’université (Julien, tu as été une inspiration !) peuvent se permettre : partir un an, dans une autre université. Non pas pour se reposer, mais pour se détacher de leur obligations liées à leur poste et ainsi se rafraichir l’esprit, se nourrir en allant travailler, différemment, avec d’autres collègues.

C’est un peu ça pour nous. L’idée n’est donc pas de se reposer ou de partir en vacances. L’idée est de vivre autre chose sur la durée. En famille, et pour soi. Montrer aux enfants que la vie ailleurs dans le monde n’est pas celle qu’elles connaissent ; découvrir, en profondeur, un pays en rencontrant les gens, en prenant le temps et pas seulement en parcourant les sites touristiques (même si on le fait aussi et ça reste hyper intéressant) ; vivre différemment avec les enfants et sortir de sa zone de confort (j’aime autant vous dire que ça, on y est !)…

Et loin de nous l’idée de dire que « les vacances, c’est nul et que nous on fait mieux que ça ». Pas du tout : durant cette année, on prévoira des moments de vraie détente et de vacances (comme à Caraz). Nous en avons besoin et on aime ça ! Simplement, nous avons choisi de partir en année sabbatique et c’est différent.

C’est en repensant à cet objectif qu’on a décidé de ne pas faire le Nord du Pérou. On ne veut pas sprinter à travers tout le Pérou. Et on prendra aussi des vacances un peu plus tard au Pérou ou au Chili. 🙂

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