Vous connaissez le problème des réseaux sociaux ? Bon, en fait, il y a de nombreux problèmes, mais il y en a un en particulier qui m’intéresse ici : c’est le fait que les gens mettent en scène leur vie sur les réseaux. Ils ne montrent que le beau. Et, dans les pires cas, ça rend les autres jaloux et malheureux. La dépression est bien connue comme conséquence de l’utilisation des réseaux sociaux.

Vous l’aurez déjà vu dans cet article, nous n’aimons pas trop les réseaux sociaux. Mais, à lire notre blog, nous n’échapperons peut-être pas à l’effet décrit ci-dessus. Parce que oui, évidemment, on vous montre les plus belles photos et on vous raconte les meilleurs moments. Forcément…

Et c’est pour cela que j’écris cet article. Je ne veux pas que vous croyiez qu’on se la coule douce tout le temps ; que nous vivons un rêve éveillé continu de 2 mois au Pérou, dans une espèce de nuage de bonheur. Non, on vit comme tout le monde, avec des hauts et des bas.

Et donc, je voulais que vous sachiez que…

  • Ce n’est clairement pas plus facile de vivre en année sabbatique qu’en Belgique en temps normal : moins de confort, faire et refaire ses bagages parfois plusieurs fois par semaine, s’adapter et redécouvrir chaque nouvel endroit, … Oui, c’est dur.
  • C’est hyper fatiguant de vivre sans la routine du quotidien. Ici, on doit tout le temps tout préparer et réfléchir, alors qu’à Braine on peut vivre sur certains automatismes.
    • En Belgique, on fait une lessive quand on veut ; ici, on doit les planifier plusieurs jours à l’avance pour être sûrs de récupérer le linge avant de déménager vers l’endroit suivant. Et donc bien calculer ce qu’on porte (ainsi que les enfants !) pour les mettre à laver au bon moment.
    • Idem pour les repas : pas question de laisser des restes quand on part. Donc, les courses doivent être bien calculées.
    • Tous les jours, il faut se poser la question de ce qu’on fait. On va voir un site ? un musée ? Qu’est-ce qu’on mange si on sort ? Oui mais si on reste se reposer à la maison ? …
  • Non, les enfants ne sont pas parfaits. Ils ne sont pas plus sages qu’en Belgique et, trop souvent, je suis énervé ou je me désole de leur comportement.
  • Le temps est depuis toujours notre grand problème. Et ça le reste ici. Prendre du temps pour soi, pour être au calme, c’est quelque chose qu’on ne fait pas bien. Et ici, c’est encore pire. Des semaines que Steph n’a pas fait de yoga et que je n’ai pas fait d’exercices de dos. Sans compter que ça fait depuis Choquequirao (donc plus de 3 semaines) que je n’ai pas réussi à lire alors que c’est mon souhait le plus cher. Où passe le temps ? Je ne sais pas…
  • Ce n’est pas gai d’entendre les enfants dire qu’elles préféreraient rentrer en Belgique maintenant plutôt que de continuer, alors que nous, on est tellement bien ici. Et le comble, c’est de les entendre dire « j’m’ennuiiiiiiiie » alors qu’on les emmène voir des merveilles à l’autre bout du monde ! Ou, pire encore, quand l’une d’elle s’apprête à appeler une amie et dit : « je ne sais pas quoi lui dire » alors qu’on sort de quatre jours au milieu de la forêt amazonienne. La jungle, quoi ! Bande de blasées !
  • Les feuilles d’exercices de math sont, deux fois sur trois, un gros problème… à mon grand regret.
  • Oui, il pleut ici aussi et il fait parfois froid. Nous ne sommes pas au paradis.
  • On pense souvent qu’en voyage, on peut profiter et se poser entre deux moments forts. Mais quand on a un moment de battement, nous, on doit encore s’occuper des enfants ou préparer les prochains jours (réservations de logement, de bus, le tout en fonction des activités à faire).
  • Oui, tout le monde a gardé son caractère, y compris ses mauvais côtés. Moi je râle toujours autant… et je ne détaillerai pas les mauvais côté des autres 😉
  • Un voyage, c’est hyper fatiguant et les rythmes de sommeil des enfants ne sont pas toujours respectés. Ça rend le reste plus difficile encore.
  • Nous ne sommes pas à l’abri de soucis de santé : on a déjà eu quelques gastros et moi deux otites (probablement à cause de piscine ou d’eau de source chaude en forêt tropicale). Sans compter les soucis de santé de nos proches en Belgique…

Ça fait du bien de sortir tout ça. Mais attention : c’est dur mais c’est merveilleux. Je suis très content de ce que nous vivons/faisons ici en année sabbatique (et je referais le même choix sans hésiter – je pense que Steph aussi). Mais c’est important de savoir que non, tout n’est pas comme dans un rêve en continu !

Dans deux semaines environ, nous devrons être au Chili (breaking news : nous avons finalement reçu notre Pase de Movilidad qui nous permet d’y entrer – 2e Breaking news : les enfants de plus 6 ans non-vaccinés ne sont pas autorisés à entrer…) ou en Argentine. Mon souhait est d’arriver à calmer le jeu et plus prendre du temps. C’est pourtant ce qu’on a fait au Pérou, en général, mais c’est vrai que sur la fin, à Cuzco, il y a tellement à faire qu’on s’est laissé emporter. J’imagine l’Argentine moins touristique que le Pérou, et plus avec des beaux paysages. Peut-être cela nous aidera-t-il à prendre le temps ?

Merci de ne pas partager cet article sur les réseaux sociaux. Si vous souhaitez en parler à quelqu'un, prenez le temps de lui en parler ou de lui écrire un email. 😋