Ça fait un bon bout de temps que je n’ai plus écrit d’article pour le blog ! Carrément depuis Barra de Valizas en Uruguay, que nous avons quitté le 2 avril pour Montevideo, la capitale.

Je ne vais pas raconter chaque détail de ce que nous avons fait ce dernier mois, mais j’ai envie de revenir sur quelques détails qui m’ont marquée.

Contrairement à ce que je dis dans le titre, je vais commencer par la fin de notre mois en Uruguay. Nous avons fait le tour du pays dans le sens des aiguilles d’une montre, en commençant par la jolie petite ville de Colonia del Sacramento et en terminant par là aussi.

Retour à la maison

Revenir « chez soi », après une journée de travail, après des courses, une balade dans le froid ou un weekend chez des amis, cela va de soi dans nos vies. On ne réfléchit même plus au confort que ça nous apporte : on sait où chaque objet se trouve, on sait ce qu’on a dans son frigo, si notre matelas est plutôt mou ou dur, où est l’épicerie la plus proche, notre boulangerie préférée…

Quand on voyage depuis plusieurs mois, on s’habitue à l’inverse : changer très régulièrement de maison / hostal / hôtel / cabaña, découvrir comment est équipée l’éventuelle cuisine, découvrir les magasins des environs, comment coule la douche (eau plus ou moins chaude, pression plus ou moins forte, jet plus ou moins concentré), le confort des lits, comment organiser nos affaires, comment se rendre dans le centre, où manger… Tout est neuf, tout le temps. Tout est à chaque fois à redécouvrir.

Alors le 4 avril, quand nous avons terminé notre tour d’Uruguay, ce fut un grand plaisir de « revenir à la maison » que nous avions louée du 6 au 11 mars, au début de notre tour. La maison n’était même pas spécialement belle, ni lumineuse, ni bien équipée. Mais nous la connaissons, nous connaissions le quartier, les commerces, la lavandería, le chemin vers le vieux centre ville. Alors c’était un peu comme « revenir chez nous ». Quelle joie, quel plaisir, quelle facilité !

La ville romantique

Je ne comprends pas que le monde entier parle de Paris comme d’une ville romantique. Ici, en Amérique du Sud, les gens en rêvent. On voit la tour Eiffel et le mot « Paris » partout : sur les vêtements, comme déco dans les restaurants et les hôtels, sur les rideaux de douche, sur les sacs… Paris fait rêver.

À un moment donné du voyage, ce devait être vers la fin de février ou au début de mars, en Argentine, je me suis posé la question : « Où irais-je vivre si je décidais de rester ici et de ne pas rentrer en Belgique ? » J’ai adoré Ushuaia, mais il y fait très froid une bonne partie de l’année. El Calafate, c’était super aussi, l’ambiance était chaleureuse et décontractée, mais il y fait très sec. C’est une lutte quotidienne pour garder les parcs et jardins en vie. Hmmm, non. El Chaltén ? Plus petit qu’El Calafate, plus vert mais plus reculé. Aurais-je envie de vivre dans un endroit reculé ? Pour être honnête, non, je ne pense pas. J’ai adoré Puerto Pirámides, sur la côte est, un petit village un peu hippie, qui assiste une fois par an au plus beau des spectacles : des dizaines (centaines ?) de baleines franches viennent mettre bas et chanter dans sa baie. Assez tentant. À condition d’accepter d’avoir une très très mauvaise connexion Internet.

Une semaine ou deux après m’être posé la question, j’ai eu ma réponse : si je devais venir vivre en Amérique du Sud, j’irais habiter à Colonia del Sacramento, la plus vieille ville d’Uruguay. C’est ma « ville la plus romantique » à moi. Surtout le vieux centre : les rues pavées bordées de grands platanes descendent au nord, au sud et à l’est vers le Rio de la Plata, l’énorme estuaire qui sépare l’Uruguay de l’Argentine. À l’ombre des platanes, il y a des terrasses, petits restos et cafés sympas. Au bord du Rio de la Plata, pas de plages de sable ni de cailloux, mais des jardins, avec de l’herbe verte, des arbres et des oiseaux. Partout aussi, des plantes, des fleurs, des palmiers. ET, au grand plaisir de nos trois filles et de la petite fille en moi, « Pitah », un petit magasin tout mignon et tout kitsch avec mille objets importés du Japon : gommes, auto-collants, pochettes, gourdes, bics, carnets… Mille objets aux couleurs pastel et paillettes. Je crois qu’en tout on a bien dû y aller 6 fois, entre autres pour acheter les cadeaux d’anniversaire d’Éline.

Les migrants

Je pense souvent, très souvent aux migrants pendant ce voyage. Ces femmes et ces hommes qui quittent de manière forcée leur pays, leur maison, leur famille en espérant trouver un endroit sûr où vivre. Ils/elles laissent derrière eux la majorité de leurs possessions, ne pouvant pas tout porter. Parfois elles ou ils voyagent pendant des mois, dans des circonstances autrement plus périlleuses que les nôtres.

Nous avons choisi de partir ; nous savons que nous allons revenir, qu’au retour notre maison sera toujours là et n’aura pas été pillée ou bombardée. Nous avons de l’argent, nous logeons dans des endroits confortables, jamais dehors sous un pont ou dans les bois. Nous mangeons plusieurs fois par jour et nous avons la plupart du temps des douches chaudes. Quand nous avons froid, nous savons que nous pourrons nous réchauffer avec certitude dans pas longtemps.

Je n’arrive pas à comprendre que tant de gens puissent en vouloir aux migrants, comme si c’était un choix de luxe ou une décision évitable que de tout quitter, quitter son confort, sa famille, ses amis et sa culture pour un inconnu incertain. Bien sûr qu’ils ne le font pas par plaisir. Qui le ferait ???

Être « nomades » n’est pas facile tous les jours, même pour nous. C’est fatigant, parfois matériellement moins confortable comme en camper van, pendant les treks ou dans les refuges où il gèle la nuit. Chaque fois que c’est plus difficile, je pense aux migrants et je me demande comment ils et elles font, à tenir pendant des mois sans véritable toit, sans certitude d’arriver à un endroit accueillant, sans savoir ce qu’elles ou ils vont trouver à manger.

Je pense aussi aux familles de migrants. Qu’est-ce que les parents disent à leurs enfants ? Comment les rassurent-ils ? Nos filles savent qu’elles retrouveront leur famille, leur chambre, leurs jouets, leurs amis. Je n’ose pas imaginer leur désespoir si on leur disait qu’on ne reviendrait probablement jamais en Belgique. Je ne sais pas comment j’y ferais face.

J’ai envie de dire que je les admire, ces femmes et ces hommes si courageux.

Voyager en Afrique

Je ne connais pas bien l’Afrique. Je n’y suis jamais allée. Ce continent m’attire et en même temps, je me dis que ça doit être très difficile d’y voyager en autonomie, je veux dire en-dehors d’un voyage organisé, donc en camper van ou en sac à dos. C’est un à priori qui ne demande qu’à être contredit.

Ce fut chose faite, du moins en ce qui concerne le sud du continent, depuis que nous avons rencontré, le 5 avril à Colonia del Sacramento, un couple de Sud-Africians avec leur camper van. Ils venaient de récupérer leur véhicule, immatriculé dans leur pays, qui avant fait le voyage en bateau depuis là-bas jusqu’au port de Montevideo. Ils s’apprêtaient à découvrir l’Amérique du Sud. En discutant avec eux, on a appris que voyager en camper van dans le sud de l’Afrique (Afrique du Sud, Lesotho, Namibie, Botswana, Zimbabwé, Mozambique, si je me souviens bien) est tout à fait faisable ! Et pas compliqué.

Ce n’est qu’un détail, je n’ai aucune idée si j’y irai un jour, mais j’aime l’idée que c’est possible.

L’Argentine andine

Nous sommes arrivés dans la ville de Salta, dans le nord-ouest de l’Argentine, le 7 avril. Quelle surprise ! Nous y avons retrouvé l’ambiance que nous avions connue dans les villes péruviennes. Selon moi, un-e Argentin-e de Salta a bien plus en commun avec un-e Péruvien-ne ou un-e Bolivien-ne qu’avec un-e Argentin-e d’Ushuaïa, El Calafate ou Buenos Aires.

Dans toute l’Argentine, nous avons trouvé des supermarchés « comme chez nous », avec des produits « comme chez nous », un rayon fruits et légumes, des céréales pour le petit déjeuner, du yaourt, des fromages et charcuteries.

Au Pérou, ce n’était pas pareil du tout. Pour les produits frais, fruits, légumes, pains, œufs, il faut aller au grand marché couvert, le Mercado central, où les femmes et les hommes des petits villages viennent vendre leurs produits. Il y a parfois de petits supermarchés, mais ils ne vendent en général pas de produits frais, ou extrêmement peu, et il y a des choses qu’on ne trouve que très difficilement.

Dans la région de Salta et celle de Jujuy, les deux plus au nord de l’Argentine, la culture et les habitudes sont très similaires à celles des voisins Boliviens, de culture andine.

Nous avons dû nous réadapter à manger différemment le matin et le soir (les fois où nous décidions de faire un repas « tartines »). Ce fût assez rapide. Et nous étions enchantés de croiser à nouveau des mamas aux longues tresses noires, aux jupes mi-longues, larges et colorées, avec sur le dos une quepina, le tissu carré coloré qui peut tout transporter. Comme au Pérou, ces mamas tombent toutes amoureuses de Margaux. À notre passage, elles s’écrient dans un large sourire souvent édenté : « Qué hermosa! » (Qu’elle est belle !) et lui demandent en riant : « Te quedas conmigo? » (Tu restes avec moi ?) Margaux, en général, se cache derrière nos jambes. « Por favooooor!« 

Dans les régions de Salta et Jujuy, plus de voitures de quand nous étions petits, Nico et moi, mais qui roulent encore. Plus de vendeurs ambulants de toutes sortes, plus de chiens, plus de maisons en adobe et plus de petits comedores.

À bas les à priori !

J’ai beau me dire que les à priori c’est nul, et même souvent néfaste, j’en ai, comme tout le monde.

Notamment au sujet des religieuses. J’avais une trouille bleue, quand j’étais petite, que Dieu « m’appelle » à devenir religieuse. Dans ma tête, elles ont une vie triste et pleine d’interdits. Elles sont tristes, toutes habillées de gris, de brun ou de noir. D’autant plus quand elles font partie d’un ordre qui leur interdit de sortir et même d’avoir un contact visuel avec le monde extérieur.

Notre guide Lonely Planet, conseillait d’aller au monastère des Carmélites à Salta, disant que celles-ci vendent de succulentes pâtisseries au travers d’un tour. C’était tentant ! Nous sommes donc allés voir. Une grande porte d’entrée donnait sur une vaste pièce avec une grande table pleine de pâtisseries qui avaient l’air aussi succulentes qu’elles étaient belles : tartes aux fruits, quiches, biscuits en tous genres, tartes à la crème, bouchées au chocolat, œufs de Pâques décorés de sucre… Au fond de la pièce, il y avait un grand tour en bois. Heureusement qu’il y avait des gens avant nous, car sinon je n’aurais pas su comment faire. Ils parlaient fort à travers le tour et visiblement quelqu’un leur répondait de l’autre côté. Le tour tournait, on leur donnait ce qu’ils avaient commandé, puis ils posaient les sous et faisaient tourner le tour à nouveau.

Cela nous est déjà arrivé à tous de rencontrer quelqu’un uniquement par la voix. Au téléphone par exemple, quand on appelle une personne qu’on n’a jamais vue. La voix joue alors un rôle essentiel pour nous dire à qui nous avons affaire. Elle colore (ou pas) le contenu de la conversation.

Vu mes à priori à propos les religieuses, vous imaginez bien à quel genre de voix je m’attendais. En plus, je craignais de ne rien comprendre, en espagnol, à travers le tour en bois. Erreur ! La voix qui s’est adressée à moi a été tellement pleine de vie, d’énergie et tellement aimable que j’en étais toute joyeuse après. Comme si j’avais réellement rencontré sa propriétaire. Cette joie m’est restée pendant l’après-midi entière. J’étais heureuse de cette rencontre, qui n’a duré que quelques minutes, mais était tellement vraie et touchante.

Monter en altitude petit à petit

Après cinq jours à Salta dans une maison que nous avons louée, nous sommes partis en camper van pour trois semaines dans la région, au nord et au sud. Nico nous avait concocté un itinéraire de rêve pour monter en altitude en douceur et éviter les malaises et autres nausées que nous avons connus au Pérou. Voyez vous-même :

  • Salta, 1152 m
  • San Fransisco, 1475 m
  • Cafayate, 1683 m
  • Cachi, 2531 m
  • La Poma, 3015 m
  • Piedra del Molino, 3384 m
  • Purmamarca, 2324 m
  • Humahuaca, 3012 m

Nico et moi avons même décidé de ne rien dire aux filles de cette montée en altitude, pour que leurs a priori ne leur jouent pas de mauvais tours. À part un peu de pression thoracique pour Lulu à La Poma et un peu d’essoufflement pour Éline, tout s’est merveilleusement bien passé. Nos louloutes ont été agréablement surprises à La Poma d’apprendre qu’on était à 3015 mètres et qu’elles se sentaient bien ! Depuis Humahuaca, nous avons même fait une excursion vers le mirador donnant sur la magnifique montagne aux quatorze couleurs, la Serranía de Hornocal, le mirador étant situé à 4350 mètres d’altitude. Victoire ! Malgré la route sinueuse pour y arriver, tout s’est passé comme sur des roulettes !

Nous étions parés pour la Bolivie !

En plus d’une montée en douceur en altitude, l’itinéraire était cool et souple. Nous sommes restés plusieurs jours à certains endroits, ce qui permet un rythme plus humain et agréable, laissant du temps pour jouer, lire, faire des lessives, coudre nos badges sur nos sacs à dos, écrire, ne rien faire…

Plus rien ne peut nous surprendre ?

Après trois mois au Pérou, nous avions un peu peur de ce que nous allions trouver en Argentine. L’Argentine, c’est tout plat, non ? Comme la Patagonie. Est-ce que ce sera monotone ? Est-ce qu’on sera déçus ?

Puis nous sommes arrivés à Ushuaïa et nous avons adoré. Nous ne voulions plus partir. La suite ne pouvait pas être aussi belle ni impressionnante. Quelqu’un nous a dit : « Oh, mais vous allez arriver à El Calafate et vous allez dire la même chose. Puis vous allez aller encore plus loin et vous adorerez aussi. » On s’est dit : « Nooon, pas possible ! » Mais si, cette personne avait raison : nous sommes allés de surprise en surprise, de paysage à couper le souffle en autre paysage à couper le souffle. Une diversité inimaginable !

En quittant l’Uruguay, pays très sympa à taille beaucoup plus « voyageable », mais aux paysages nettement moins impressionnants, nous nous posions des questions sur la région de Salta. Plusieurs Argentin·e·s nous avaient dit que c’était hermoso, magnifique. Mais existait-il des paysages encore différents de ce que nous avions vu plus au sud ? On allait se rapprocher de la cordillère des Andes, donc les paysages allaient probablement ressembler à ceux du Pérou.

Raté ! Au nord-est de Salta, nous avons traversé une jungle inondée de pluie. Les collines et la route de terre rouge jouaient à cache-cache dans la brume. Nous avons pataugé dans la boue avec le camper van 4×4, c’était très impressionnant.

Au sud de Salta, nous avons fait une boucle de plusieurs jours pour revenir par l’ouest de la ville. Nous avons traversé la magnifique Quebrada de Cafayate, la gorge de Cafayate, des montagnes sèches et rouges, beiges, grises aux formes improbables ; des paysages de western. Avec, dans les vallées assez larges, des vignes. De Cafayate à Cachi, les Valles Calchaquies, beaucoup de sable, de poussière ; des montagnes entières faites de sable et de gravier, des buissons bas et secs. Et le cadeau de pas moins de quinze condors à la fois, dans le ciel et sur une colline ! Petit à petit, de plus en plus de « cardones« , les énormes cactus de parfois 10 mètres de haut. Ceux qu’on dessine dans les livres pour enfants. Des champs de piments en train de sécher, des cultures d’oignons. 

Puis la route vers le petit village de La Poma, un concentré de toutes les belles choses que nous avons vues : des paysages arides contrastant avec des fonds de vallée verts. Toujours des cactus par dizaines, des épineux secs, la poussière. Plus nous montions en altitude, plus il faisait froid la nuit. Mais à cinq dans le camper van, nous nous tenions chaud.

Sur la route de retour vers Salta, nous avons traversé le Parque Nacional Los Cardones, où ils poussent par milliers. Ces cactus sont centenaires et parfois même millénaires, sachant qu’ils ne poussent que très lentement. Nous sommes aussi passés par « El Valle Encantado« , la vallée enchantée aux montagnes vertes comme du velours.

Puis au nord de Salta, nous avons pris la route vers Purmamarca et Humahuaca. La spécialité ici ? Des montagnes à trois, quatre, cinq, six, sept couleurs. On me les aurait montrées en photo, j’aurais dit que c’était truqué, exagéré. Mais je peux vous assurer que non ! À 25 kilomètres de Humahuaca, nous avons vu la plus impressionnante d’entre elles : la Serranía de Hornocal, une chaîne de montagnes aux couleurs incroyables et aux dessins géométriques comme si un artiste géant était passé par là.

Chaleur humaine

Nico vous parle aussi, dans son article, de la journée du 14 avril, déclarée officiellement « journée de merde » par nous tous. Après deux jours très mouillés et froids dans la jungle du Parque Nacional Calilegua, nous sommes arrivés épuisés au camping municipal de Salta. Dans le noir, après des heures de route et d’embouteillages, en devant encore cuisiner un souper alors qu’on ne rêvait que d’une chose : nous écrouler et dormir. Le camping semblait moche. L’idée était de repartir dès le lendemain matin.

Puis nous avons décidé de nous accorder un peu de temps pour ne fût-ce que dormir longtemps le lendemain matin. On partirait donc le 16 au lieu du 15. Quelle bonne idée ! Le 15 vers midi, en partant faire quelques courses, j’ai croisé Éric, un suisse francophone que nous avions croisé la veille au soir en nous inscrivant au camping.

Nous avons été happés par un tourbillon de chaleur humaine, d’accueil, de joie de vivre et de gentillesse les jours qui ont suivi. Quel contraste avec la journée du 14 avril et notre état ce soir-là !

Éric, sa femme Pascale et leurs amis suisses francophones Coco et Christian nous ont invités à une parilla (un barbecue) le 15 à midi. Nous avons aussi fait la connaissance d’une charmante famille de suisses germanophones avec deux enfants, qui se sont joints à nous. Si bien que nous sommes encore restés le 16 et le 17 (jour de Pâques) en compagnie des nos nouveaux amis.

Quel plaisir de partager un apéritif, un repas, de rester à ne rien faire et à papoter pendant des heures. Ça faisait bien longtemps que nous n’avions plus fait ça. Entre nous, si, mais pas avec d’autres personnes. Francophones en plus. Au départ, ça m’a même fait bizarre d’entendre les filles parler autant à des adultes autres que nous. Ben oui, nous vivons depuis plusieurs mois entourés principalement d’hispanophones. Et souvent, quand on sympathise avec d’autres touristes, ils ne sont pas francophones. On parle donc anglais.

Quel cadeau que la chaleur humaine, le partage, et le « rien faire » !!!

Sept mois de voyage !

Au village de La Poma, le 24 avril, nous avons fêté nos 7 mois de voyage ! Nous sommes même allés acheter un morceau de gâteau à l’unique kiosco ouvert dans le village. C’est marrant : nous n’avons pas pensé fêter les « moisniversaires » précédents.

Retour en Belgique

Il se fait un peu trop présent dans nos têtes depuis que nous avons acheté nos billets « retour » le 27 avril, de retour au camping municipal de Salta après notre boucle sud incroyable. Beaucoup d’émotions se mêlent. Ce sera chouette de revoir tout le monde, de redécouvrir et réemménager notre belle maison, de retrouver un certain confort… Et en même temps… J’ai eu les larmes aux yeux en discutant avec Nico et les enfants, en m’imaginant dans l’avion de retour, en pensant au mot « fin » qu’on écrirait de cette manière sous notre grande aventure. Retour à une vie plus « normale », moins surprenante, moins secouante. Ça a du bon et du moins bon. Je sens que je vais passer par quelques belles montagnes russes début août. Nous prendrons l’avion le 8 août à Bogotá et atterrirons le 9 à Paris, avant de prendre le Thalys pour Bruxelles Midi.

Dormir dans le lit d’une rivière

Je garde des souvenirs magiques des deux nuits que nous avons passées à dormir dans le lit d’une rivière asséchée près de Purmamarca. C’était une vallée large de quelques centaines de mètres, remplie de gros cailloux, bordée de grandes collines hérissées de cactus. J’ai adoré rassembler du bois sec avec les filles pendant que Nico cuisinait le souper. Faire un grand feu de camp crépitant, rêver tous ensemble en regardant les étoiles.

Puis, dormir dans le lit d’une rivière, ça le fait, c’est poétique, non ?

Le deuxième jour, nous avons parcouru en voiture, sur chemin de gravier, les six kilomètres menant tout au bout de la vallée, jusqu’au hameau de Huachichocana. Impressionnante expédition. Jamais on ne se serait doutés qu’il y avait un village là si un panneau ne l’avait pas annoncé le long de la route en asphalte, à 8 kilomètres du hameau.

Fin des trois semaines en camper van

Nous avons loué une très jolie et agréable maison à Humahuaca, au nord de Salta, sur la route vers la frontière bolivienne.

Quel luxe de récupérer tout cet espace ! Une cuisine, une salle à manger / salon, trois (!!!) chambres, deux salles de bain. Éline était toute contente d’avoir une chambre à elle seule. Il y avait même un joli jardin, un lave-linge et une cour arrière pour pendre le linge ! Et des jeux pour les enfants dont puzzles et Lego. Joie !!!

Je garde un super souvenir de la journée du 2 avril, la première où nous avons vraiment profité de la maison, les filles et moi, car nous étions arrivés la veille. Nico était allé reconduire le camper van à Salta et n’était malheureusement pas encore de retour. On a fait une journée super cool. Chacune s’est levée quand elle le voulait, j’ai rangé nos bagages entassés dans la pièce de vie, je suis allée faire quelques courses dans le centre avec Margaux pendant que les deux grandes appelaient leurs copines, on a appelé ensemble pendant longtemps Olivier, Selene et cousin Léon qui nous a toutes fait fondre. J’ai cousu un badge sur mon sac à dos pendant que les filles jouaient, on a fait un puzzle.

Les jours qui ont suivi, j’ai adoré me lever un peu plus tôt le matin pour cuisiner des pains perdus. Je ne sais pas pourquoi, mais j’adore cuisiner quelque chose de chaud le matin et le partager en famille.

Huachichocana le lama

J’ai craqué. En faisant des courses dans le centre de Humahuaca, je suis tombée sur un adorable petit lama en tricot avec un poncho et un bonnet arc-en-ciel. Je l’ai acheté comme mascotte familiale à ramener en Belgique. Pendant la suite du voyage, il tiendra compagnie à notre mascotte Pulpito le pirate, qui lui vient de Belgique.

Nous avons surnommé notre lama « Huachichocana », « Huachi » en court, comme le mini hameau au bout du lit de rivière asséchée où nous avons dormi deux nuits. 

La Quiaca : dernière ville en Argentine

Nous sommes passés en Bolivie à pied ! Ce fut une expérience très spéciale dont Nico parle dans son article. Mais avant cela, nous avons logé une nuit à La Quiaca, ville Argentine séparée de Villazón, sa moitié Bolivienne, par une rivière peu profonde.

À La Quiaca, j’ai beaucoup aimé le parc juste en face de notre hôtel, avec une plaine de jeux et un espace récréatif tenu par un jeune homme. Dans l’espace récréatif, il y avait un toboggan gonflable de 9 m de haut, des mini chevalets, dessins et peintures pour les plus petits, deux kickers et un jeu de hockey. Nos trois filles s’en sont donné à cœur joie pour quelques pesos. On ne voit plus ce genre d’attractions chez nous dans les parcs. Dommage. C’est tellement convivial !

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