Aujourd’hui, cela fait neuf mois que nous sommes en voyage en Amérique du Sud ! Neuf mois, c’est comme une grossesse.

Tous comme je l’ai fait après trois mois et après six mois de voyage, j’ai envie de faire le point aujourd’hui après neuf mois. Comme la dernière fois, je vais commencer par ne pas relire les deux articles précédents. Je vais écrire celui-ci puis relire les autres après. Et ajouter quelques commentaires si nécessaire.

Neuf mois… Ça me semble énorme ! Ça fait neuf mois que nous parcourons ce magnifique continent. Neuf mois d’émerveillements, de rencontres, de nature, de villes, de culture, de dépaysement. Neuf mois de vie de famille haute en couleurs avec ses hauts mais aussi ses bas, ses joies et ses peines, sa lumière et ses ombres. Ainsi est faite la Vie.

Comment est-ce que je me sens aujourd’hui, après ces neuf mois ?

Fière

Fière de me retourner et de voir la route que nous avons parcourue, fière de ces milliers de kilomètres de surprises et d’imprévus. Fière d’avoir réalisé notre rêve ; d’avoir eu l’audace de « faire autrement ». D’avoir traversé les moments difficiles. Et d’avoir rendu possibles les moments de joie et de beauté.

Fatiguée

Physiquement fatiguée. Je n’imaginais pas, avant de partir, que ce serait si fatiguant de voyager en famille pendant plusieurs mois. Pourtant nos amis Céline et Pierre, qui ont voyagé pendant six mois en Amérique du Sud avec leurs trois enfants quelques années avant nous ; Céline et Pierre nous l’avaient dit. C’est tellement vrai ! Ça vaut mille, dix mille fois la peine, mais qu’est-ce c’est fatiguant !

J’essaye de comprendre pourquoi.

Peut-être parce qu’on est à cinq quasi tout le temps, qu’on n’a pas de relai en tant que parents pour s’occuper des enfants.

Aussi parce qu’il faut s’organiser tout le temps.

Et s’adapter tout le temps.

Parce qu’on a très peu de temps de ressourcement seul et/ou en couple.

Peut-être aussi parce que c’est nous, Nico et Steph, et qu’on est trop perfectionnistes, ou trop idéalistes. Qu’on n’a pas encore appris à lâcher prise sur tout un tas de choses.

Il y a des gens qui m’épatent, du coup, maintenant. J’aimerais discuter avec eux pour comprendre leurs « trucs ». Ce sont les familles qui voyagent à long terme. Pendant 5 ans, 10 ans, 22 ans comme la famille Zapp que nous avons rencontrée en Argentine. J’ai dû ne pas comprendre un truc pour être si fatiguée. Qu’ont-ils compris que moi je n’ai pas vu ?

Heureuse à l’idée de rentrer

Contrairement à il y a quelques mois, aujourd’hui, je me réjouis de rentrer. Ce sera bien de retrouver le confort d’une certaine routine. De retrouver nos familles, nos amis, nos voisins, les amis des enfants.

Je ressentais beaucoup d’incertitude et de stress à l’idée de rentrer. Ce qui a changé tout récemment, c’est que j’ai trouvé un travail à mi-temps en tant qu’employée pour un magnifique projet auquel je crois beaucoup. Je suis super heureuse de pouvoir m’y joindre ! Et ça me permettra en même temps d’être indépendante à titre complémentaire en tant que doula et praticienne en préparation affective à la naissance (haptonomie). C’est extrêmement apaisant de savoir où je vais et dans quoi je peux m’investir en rentrant.

Motivée

Je me sens motivée de changer un tas de choses dans ma vie en Belgique après notre retour. On verra ce que ça donnera en réalité 🙂 Hi hi… J’ai lu un jour que si on veut vraiment réaliser ses rêves, il ne faut pas les garder pour soi : il faut en parler, à un maximum de gens même. Ça a du sens.

Nous nous étions défaits d’un tas de choses, Nico et moi, quand, avant notre départ, nous avions fait nos caisses pour louer la maison. J’aimerais refaire un gros tri en rouvrant les caisses. Plus qu’avant encore, je suis convaincue par la phrase « Moins de biens, plus de liens ». Moins on possède, plus on est dispos pour créer du lien avec les autres, la nature, le monde qui nous entoure. Au-delà de ça, je suis de plus en plus convaincue aussi que quand on possède moins, la vie est plus simple et le lieu qu’on habite plus reposant. Je prends comme exemple le peu de vêtements que nous avons ici en voyage. Ja-mais, pas une seule fois je n’ai perdu de temps à me demander ce que j’allais mettre. Le choix était facile.

Je vois aussi le peu de choses matérielles avec lesquelles nous vivons ici. Tout tient dans cinq gros bagages et cinq petits. Et j’ai souvent l’impression qu’on a beaucoup trop… On n’est pas malheureux pour autant. Et les filles ne s’ennuient pas plus qu’à la maison.

Pour mes anniversaires, cadeaux de Noël etc., je sens l’envie de recevoir beaucoup moins de cadeaux matériels, et plutôt des cadeaux immatériels comme du temps passé ensemble par exemple.

J’ai très envie de commencer un potager et d’avoir des poules. Semer, faire pousser, récolter des fruits et légumes au jardin me permettra d’être plus proche de la nature, plus souvent dehors et de travailler avec mes mains. De vivre plus concrètement tout le travail qu’il y a derrière ce que nous mangeons.

En parlant de travailler avec mes mains, j’ai envie de (ré)apprendre à tricoter et à coudre à la machine. J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui fabriquent eux-mêmes leurs vêtements !!! Grand-mamy, apprête-toi à me voir souvent !!! 🙂

En fait, j’ai beaucoup d’admiration pour tous les gens qui sont doué(e)s de leurs mains. Celles et ceux qui fabriquent des meubles, réparent leur voiture, font de l’électricité ou de la plomberie, se mettent à la peinture à l’huile, construisent des piscines dans leur jardin, tout !

Une autre raison qui fait que je me réjouis de rentrer, c’est que ça me fera plaisir de prendre à nouveau plus soin de moi. Je ne prends pas mal soin de moi ici en voyage, mais j’ai moins de possibilités. J’ai réduit et simplifié. Par exemple, je n’ai pas pris de parfum ni de maquillage. Je n’ai que deux robes. Deux shorts et deux pantalons de rando qui sèchent vite. Ça me plaira de m’habiller différemment, de changer de couleurs et de coupe de vêtements. Ça me fera plaisir de me parfumer et de me maquiller.

Où est le bébé ?

Neuf mois, c’est une grossesse. Au terme d’une grossesse, souvent, il y a un bébé qui naît. Alors c’est quoi, c’est qui le bébé du voyage ? Je n’ai pas encore de réponse à cette question-là. Je crois que le bébé du voyage est un peu « post-terme » 🙂

Qu’il prenne tout son temps, rien ne presse ! Comme on dit en Uruguay, tranquiiilo !

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