En parlant avec d’autres voyageur·se·s rencontré·e·s ici, ou avec nos proches resté·e·s en Belgique, nous nous sommes rendus compte d’une chose : ce n’est pas le pays visité, ses beautés, ses paysages ou ses habitant·e·s qui font qu’on aime ce pays. En fait, on aime un pays parce que, dans nos yeux, il est beau. « C’est notre regard porté sur le pays qui fait qu’on l’aime ou pas.«
Ca nous a sauté aux yeux, à Steph et moi, après avoir rencontré une famille de Français à Sucre, juste avant de venir à La Paz. Ils nous avaient dit : « Oh, La Paz, c’est vraiment une ville moche et peu agréable ». Alors que nous, après cinq jours ici, on adore La Paz. C’est une ville vivante, bruyante, pleine de vie et d’embouteillages. Superbe, enchâssée dans un cercle montagneux, avec un système de téléphérique génial, où on trouve relativement facilement à manger. Bref, une des plus chouettes villes qu’on ait vues.
À l’inverse, nous n’avons pas tellement aimé Lima, au Pérou. Une ville froide en bord d’océan froid. Et dans un désert, donc très poussiéreuse. Il y a certes beaucoup de vie aussi, mais pas des charmants petits étals de mamitas qui vendent de tout, comme à La Paz. Mais sûrement que nous n’étions pas prêts à aimer Lima, car c’était la première ville de notre voyage. Quelqu’un d’autre l’aimera certainement plus que nous.
Un autre exemple est la perception de la sécurité. Comme je le disais à ma sœur il y a cinq minutes par email, si on se basait sur les informations données par le ministère des affaires étrangères, on ne voyagerait nulle part, pas même en Europe. Mais bon, c’est leur métier d’être prudents pour protéger le voyageur ; alors forcément, avec un regard de peur, le sentiment qui en ressort n’est pas très positif.
Ca me rappelle aussi les premières fois où j’ai été en Afrique du Sud. Tout le monde m’avait bien mis en garde à propos de la sécurité. Et en fait, je me suis baladé en plein quartiers noirs, réputés dangereux. J’ai pris le train, chose réservée aux plus démunis là-bas. Et pourtant, j’ai aimé faire cela et je n’ai pas eu de sentiment d’insécurité. Question de vision, probablement.
Avec Steph, on se disait encore tout-à-l’heure qu’en fait, on n’est pas très difficiles. On est bon public. Si on nous envoyait dans n’importe quel pays, on apprécierait probablement. Simplement parce qu’on est curieux, et qu’on aime découvrir de nouveaux paysages et de nouvelles cultures et faire des rencontres. Peu importe si le confort n’est pas toujours à la hauteur.
Pour l’inspiration, voici une petite vidéo sur André Brugiroux, qui a pris une vie sabbatique. C’est encore un autre niveau, mais lui, c’est sûr, il a les yeux du voyageur.